Le Polisario accuse la France de bloquer sa participation au prochain sommet Union européenne-Union africaine. Sur ce sujet, Rabat laisse à Paris le soin de mener la campagne de mise à l'écart des amis de Brahim Ghali. A six semaines du prochain sommet Union européenne-Union africaine, prévu les 29 et 30 novembre à Abidjan, le Polisario hausse le ton contre la France et revendique sa présence à la réunion. «La RASD participera au prochain sommet UA-UE, sur le même pied d'égalité avec l'ensemble des Etats membres de l'UA», a martelé hier depuis Alger son «ministre des Affaires étrangères». Mohamed Salem Ould Salek a accusé, dans une déclaration à l'APS, que «le Maroc, avec la complicité de la France, est en train de tout faire pour bloquer la participation de la RASD à la réunion de partenariat entre l'UA et l'UE prévu prochainement dans la capitale ivoirienne». Lundi 10 octobre à Rabat, le chef de la diplomatie française a déclaré à ce sujet, comme le rapporte la SPS citant l'APS, que son pays souhaite «une solution de consensus et que seuls les Etats souverains participent à cette réunion de partenariat UA-UE». La position de la France officiellement exprimée par Jean-Yves Le Drian n'est guère appréciée par la direction du Polisario. Alger et son protégé devront revoir leurs calculs. En effet, le doute a pris la place de l'optimisme affiché lors des déclarations triomphalistes, fin septembre, de l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles Amar Belani affirmant haut et fort la présence du Polisario au sommet. Les sommets impliquant l'UA, nouveau terrain de bataille diplomatique Cette fois du côté du Maroc on observe un silence serein, laissant à la France le soin de mener la campagne de mise à l'écart du Polisario du sommet d'Abidjan. Le Polisario quant à lui parie sur un ultime soutien de l'Afrique du sud et de l'Algérie afin de lui assurer une place à la réunion. Les grands sommets internationaux impliquant l'Union africaine sont devenus un terrain de bataille diplomatique entre le Maroc d'un côté et le Polisario et ses alliés de l'autre. L'exemple le plus récent fut la présence du Polisario au TICAD, Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique, organisée en août dernier à Maputo (Mozambique) et qui a tourné à la foire d'empoigne. En 2015, le Maroc avait marqué triomphalement sa présence au Sommet Inde-Afrique, avec un déplacement du roi Mohammed VI à New Delhi, malgré les pressions de l'Union africaine pour évincer le royaume au profit du Polisario. Dans la bataille plus récente UE/UA, les prochaines semaines seront cruciales et pour le royaume et pour le Front. Feuilleton diplomatique à suivre.