Les 29 et 30 novembre, la capitale économique ivoirienne Abidjan accueillera le sommet «Union européenne-Union africaine». Le Maroc acceptera-il la présence d'une délégation du Polisario à cet événement ? Par le passé, Rabat avait réussi à écarter le Front de ces rendez-vous mais cette année, la donne a changé. Détails. Après les incidents ayant émaillé la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD), tenue la semaine dernière au Mozambique, une nouvelle bataille diplomatique se profile dans les semaines à venir entre le Maroc et les partisans du Front Polisario. Le sommet Union européenne-Union africaine (UE-UA), prévu les 29 et 30 novembre à Abidjan, verra un nouvel épisode de la série de disputes entre les deux camps au sujet de la présence des amis de Brahim Ghali au conclave. Par le passé, le royaume avait réussi à évincer le mouvement séparatiste des travaux de ces sommets. La première édition organisée en avril 2000 au Caire de Hosni Moubarak avait été précédée par une vive dispute entre le Maroc et les alliés du Front au sein de l'Union africaine. L'adhésion du Maroc à l'UA a changé la donne L'Afrique du sud, l'Algérie et le Nigéria s'étaient mobilisés à l'époque pour arracher un siège au Polisario et écarter le Maroc sous prétexte qu'il n'était pas membre de l'Union africaine. Une tentative ratée grâce notamment à l'opposition de la France de Jacques Chirac. En conséquence, la réunion fut baptisée : «Sommet UE-Afrique». Une appellation qui a prévalu durant les quatre éditions dont la dernière s'est déroulée les 2 et 3 avril 2014 à Bruxelles. En l'absence du roi Mohammed VI, la délégation marocaine qui a pris part à cet événement avait été conduite par l'ancien ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar. Cette année, la donne a nettement évolué. Le Maroc est, depuis le sommet d'Addis-Abeba de janvier dernier, le 55e membre de l'organisation panafricaine. Une adhésion que les organisateurs ivoiriens ont interprétée par un changement dans l'appellation du sommet. Celui-ci n'est plus baptisé «Union européenne-Afrique» mais désormais «Union européenne-Union africaine», comme l'indique le portail officiel du gouvernement ivoirien. Trois mois nous séparent de la tenue de ce conclave. Le Maroc acceptera-il qu'une délégation du Polisario y prenne part ou exercera-t-il une pression sur la Côte d'Ivoire afin d'écarter le Front ? Ce jeudi 31 août, le président Alassane Ouattara se rendra à Paris où il aura des entretiens avec son homologue français Emanuel Macron. Feuilleton diplomatique à suivre.