De retour d'une visite en Afrique du Sud, le président de la Commission de l'Union africaine a adressé une invitation officielle au Polisario pour assister au sommet UA-UE. A quatre semaines de ce grand rendez-vous international, l'Union européenne observe le silence. Acceptera-t-elle la présence d'un «Etat» qu'aucun de ses membres ne reconnaît ? Le président de la Commission de l'Union africaine a officiellement convié le chef du Polisario à prendre part au sommet UA-UE, indique l'agence Sahara Press Service (SPS). Moussa Faki explique que son invitation est conforme aux «conclusions de la session extraordinaire du comité exécutif de l'UA», tenue le 16 octobre à Addis-Abeba, ajoute la même source. L'initiative du Tchadien intervient seulement 24 heures après son retour de l'Afrique du Sud, où il a été reçu par le président Jacob Zuma et sa ministre des Affaires étrangères, Mme Maite Nkoana-Mashabane. La question de la préparation de la réunion d'Abidjan prévue les 29 et 30 novembre a été au cœur des entretiens. La «RASD», invitée de Faki ou de la Côte d'Ivoire ? Le 16 octobre au siège de l'Union africaine, Pretoria a fermement défendu la participation du Polisario au sommet UA-UE, n'hésitant pas à lancer un ultimatum à la Côte d'Ivoire pour convier les proches de Brahim Ghali. Le 27 octobre, le bureau du Tchadien Moussa Faki est entré en jeu, adressant une invitation au Front largement relayée par le «ministère de l'Information». A quatre semaines de ce grand rendez-vous de partenariat international, l'heure est au silence en Côte d'Ivoire. Mais pas à l'inaction. Le 26 octobre, le chef de l'Etat Alassane Ouattara s'est déplacé à Conakry pour aborder, entre autres, la présence de la «RASD» au sommet avec le chef de l'Etat guinéen, Alpha Condé qui assure également la présidence tournante de l'Union africaine. Quatre jours plus tard, il a atterri à Abuja où il s'est réuni avec le président nigérian Muhammadu Buhari. Ouattara veut manifestement, par cette mobilisation, convaincre les grands leaders du continent d'écarter le Polisario du sommet UA-UE. Des efforts que le président de la Commission africaine et l'Afrique du Sud ne voient pas d'un bon œil. L'Union européenne ne s'est pour l'instant pas prononcée sur la participation au sommet d'un «Etat» qu'aucun de ses membres ne reconnaît. La Chine n'a jamais convié le Polisario aux sommets avec l'Union africaine. L'Inde a marché dans ses pas en octobre 2015, et ce malgré les pressions de l'Afrique du Sud et de l'Algérie.