A quatre semaines du 31e sommet de l'Union africaine, Brahim Ghali s'est rendu en Afrique du sud. Une visite capitale pour le Polisario. Le chef du Polisario poursuit sa tournée en Afrique australe. Après des étapes en Namibie et Lesotho, Brahim Ghali est arrivé, hier, à Pretoria. C'est sa deuxième visite en Afrique du sud depuis sa désignation, il y a deux ans, à la tête du Front suite au décès de Mohamed Abdelaziz. La première remonte à janvier 2017, à seulement trois semaines du sommet de l'Union africaine ayant scellé l'adhésion du Maroc. Le timing de ce nouveau déplacement de Ghali au pays de Nelson Mandela ressemble à s'y méprendre à celui remontant à 18 mois auparavant. En effet, nouvelle date importante dans l'agenda africain : dans quatre semaines, la Mauritanie accueillera la prochaine Conférence des chefs d'Etats de l'UA. Préparer le sommet de l'UA en Mauritanie Le rendez capital est capital pour le Polisario. Le mouvement souhaite une forte mobilisation de ses alliés en vue de défendre ses thèses. C'est dans ce contexte que s'inscrivent en effet, les tournées de Ghali et de son «ministre des Affaires étrangères», Mohamed Ould Salek, en Afrique australe. Le 31e sommet de Nouakchott devrait connaître la présentation par le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki, d'un «rapport détaillé», comme promis en janvier, portant sur la décision 653 prise lors de la 29e Conférence des chefs d'Etats, tenue les 3 et 4 juillet 2017 à Addis-Abeba. Arracher des résolutions condamnant le Maroc ne pourrait se réaliser sans l'appui direct de Pretoria, sachant que Moussa Faki n'est guère en mesure d'ignorer les recommandations de cet Etat. En témoigne l'invitation du Tchadien adressée au Polisario à prendre part au sommet Union africaine-Union européenne, organisé les 29 et 30 novembre 2017 à Abidjan, seulement vingt-quatre heures après un voyage effectué en Afrique du sud. Le Front est d'ailleurs conscient que l'influence de ce pays sur le continent est désormais plus impactante que celle de l'Algérie. Cette deuxième visite à Pretoria devrait rassurer Ghali et les siens sur les intentions de Cyril Ramaphosa. Pour l'instant, le nouveau président poursuit la politique de son prédécesseur, multipliant les appels du pied en direction de l'aile gauche de l'ANC, connue pour son hostilité au Maroc. Le refus de soutenir la candidature marocaine à l'organisation du Mondial 2026 est la dernière main tendue de sa part à leur adresse.