Après la colère du Polisario contre la France, c'est au tour de l'Afrique du sud de prendre le relais. Pretoria aurait menacé de changer le lieu du prochain sommet UE-UA au cas où la Côte d'Ivoire refuse d'adresser une invitation au Front. Du nouveau dans la préparation du 5e sommet Union africaine-Union européenne. Apparemment, la session extraordinaire de l'UA consacrée à l'examen des documents du prochain conclave, qui s'est tenue lundi 16 octobre au siège de l'UA à Addis-Abeba, aurait appuyé la participation du Polisario à ce rendez-vous international. Les médias du Front jubilent. En chœur, ils attribuent cette position au ferme soutien de l'Afrique du sud aux revendications des amis de Brahim Ghali de prendre part à la réunion internationale. Et de renchérir que Pretoria aurait même lancé un ultimatum à la Côte d'Ivoire, qui accueillera l'événement les 29 et 30 novembre prochain, pour envoyer avant le 27 octobre les invitations à l'ensemble des membres de l'organisation continentale, sans exception. Dans le cas contraire, le pays de Jacob Zuma aurait menacé de changer le lieu du 5e sommet de la capitale économique ivoirienne, Abidjan, vers Addis-Abeba en Ethiopie. Par cette modification, l'Afrique du sud entend garantir une présence de la «RASD» au conclave. L'Afrique du sud face à la France, un duel qui promet Voilà une preuve de plus de l'influence grandissante de Pretoria sur le dossier du Sahara occidental, notamment sur la scène africaine. D'habitude ce rôle échoyait à l'Algérie. Mais l'incertitude politique à Alger aggravée par la fonte rapide des milliards de dollars de réserves rend le soutien du voisin de l'Est au mouvement séparatiste plus délicat. A cela s'ajoute d'autres priorités régionales urgentes. La perspective de perdre le contrôle du Sahel mobilise la diplomatie algérienne. Un vide que l'Afrique du sud comble parfaitement jusqu'à présent. Le gouvernement Zuma ne lésine pas sur les moyens pour offrir au Polisario des tribunes inespérées. La semaine dernière, il a réussi à imposer Brahim Ghali en tant qu'invité d'honneur lors d'une session du Parlement panafricain. Mais la contre-offensive de Pretoria va se heurter à la position de Paris sur ce sujet. Lundi 10 octobre à Rabat, le chef de la diplomatie française a plaidé pour «une solution de consensus et que seuls les Etats souverains participent à cette réunion de partenariat UA-UE».