Les médias du Polisario jubilent sur l'annonce par les pays membres de la Communauté de développement de l'Afrique australe de la prochaine tenue d'une «conférence de solidarité» avec le Front. Reste à préciser qu'il s'agit d'une «recommandation» et non d'une «résolution». La preuve : aucune date n'a été avancée pour l'organisation de l'événement. L'Afrique du Sud de Jacob Zuma est déterminée à poursuivre son appui au Polisario. Réunis les 19 et 20 août à Johannesburg, les quinze membres de la Communauté de développement de l'Afrique australe (Southern African Development Community - SADC) ont adopté, à l'initiative du pays hôte, une recommandation portant soutien au Front. Les délégations expriment dans un communiqué «leur profonde préoccupation de l'arrêt du processus de décolonisation dans le continent africain, au Sahara occidental». Une position en phase avec les demandes des alliés de Brahim Ghali sur une relance des négociations sur l'avenir du territoire sous l'égide des Nations unies. Les composantes de la SADC annoncent également l'adoption d'«une recommandation pour tenir une conférence de solidarité avec le peuple sahraoui et la République arabe sahraouie démocratique (RASD), dont les résultats seront soumis à la Commission de l'Union africaine», précise le texte. Une «recommandation» et non une «résolution» Il convient de relever que le communiqué parle d'une «recommandation» et non d'une «résolution». Ce qui aurait équivalu à un engagement clair de la part de la SADC d'organiser la fameuse réunion. En effet, le choix des mots est primordial dans ce genre de conclaves et obéit surtout à des consultations, parfois intenses, entre les participants. Il y a environ deux semaines, le parlement de l'Afrique du Sud a examiné un rapport présenté par des députés de l'ANC (le Congrès national africain, encore au pouvoir) sur la situation au Sahara occidental. Ses rédacteurs ont sollicité du gouvernement de Jacob Zuma le parrainage et le financement d'un congrès international de solidarité avec le Polisario. Ils ont également demandé au président de réaliser des projets de développement dans les camps de Tindouf. Force est de constater qu'en raison des graves problèmes dans lesquels est englué le pouvoir en Algérie, l'Afrique du Sud de Jacob Zuma tente de pallier cette absence en apportant son soutien diplomatique au Polisario au moins sur une partie de l'Afrique où elle exerce de l'influence politique et économique. Pretoria considère le SADC comme son pré carré.