Jacob ZumaLe parti au pouvoir en Afrique du Sud, l'ANC, vient de commettre un nouvel impair diplomatique à l'encontre du Maroc, après les récentes déclarations de l'un de ses dirigeants comparant «le combat du peuple sahraoui à celui des Palestiniens». Le Congrès national africain, parti au pouvoir en Afrique du sud, vient de gravir un nouvel échelon dans le feuilleton des provocations à l'égard du Royaume du Maroc. Mais cette fois, il a franchi le seuil du tolérable au point que le représentant diplomatique du Maroc à Pretoria a exigé «des excuses officielles» de la part du parti au pouvoir. Lors d'une récente sortie médiatique, en marge d'un meeting de solidarité avec le peuple palestinien, qui s'est déroulé récemment à Johannesbourg, l'un des dirigeants de l'ANC, Jacob Zuma, a comparé « le combat du peuple sahraoui pour la libération à celui des Palestiniens », reprenant à son compte les allégations du Polisario qui, pour se donner un vernis de légitimité, s'est approprié jusqu'aux couleurs du drapeau national palestinien. En dépit de cet impair gravissime, le responsable sud-africain, également candidat favori à la présidence de l'ANC, a rejeté toute possibilité « d'excuses » auprès du Maroc. Ce qui augure d'un nouvel épisode dans l'aggravation de la crise qui secoue les relations diplomatiques entre Rabat et Pretoria, depuis que cette dernière a annoncé, mercredi 15 septembre 2004, sa décision de reconnaître l'entité auto-proclamée. Le Maroc, qui s'était alors dit «surpris», voire «déçu» par cette décision, avait réagi par le rappel pour consultations de son ambassadeur à Pretoria. Cette reconnaissance a marqué le début d'un long processus de provocations à l'égard du Royaume, lequel a culminé avec la récente et néanmoins grave déclaration de Jacob Zuma. D'autant plus grave qu'elle cultive l'amalgame entre un Etat marocain souverain sur ses provinces du sud et un autre qui, à l'opposé, continue d'occuper des territoires palestiniens, au grand mépris de la légalité internationale. Un parallèle qui non seulement ne tient pas la route, mais comporte ceci de tendancieux qu'il vise à «défigurer l'image de marque du Royaume», constate un observateur. Cet apparentement, qui a été qualifié d' «inacceptable» par la représentation diplomatique à Pretoria, est à mettre au passif d'un parti qui, pour une raison ou une autre, est entré en collusion avec le pouvoir algérien en place pour nuire aux intérêts du Royaume. La position de l'ANC tranche toutefois avec celles d'autres partis, dont « L'Alliance démocratique », principal parti d'opposition en Afrique du Sud. En déclarant récemment être favorable à « L'Initative marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie au Sahara », ce parti dirigé par l'ancienne journaliste Hellen Zille a pris le contrepied d'un ANC resté «prisonnier du passé racial de l'ancien régime de l'Apartheid». «Nous devons nous engager contre l'obsession du Congrès national africain pour la race», avait martelé Mme Zille, à l'issue de l'assemblée générale du Réseau libéral africain, qui s'est tenue les 5 et 6 mai à Johannesbourg, avec la participation des partis libéraux nationaux, dont notamment l'Union constitutionnel (UC) et le Mouvement populaire (MP). A l'issue de cette assemblée, le Réseau avait adopté une résolution saluant l'offre d'autonomie marocaine, envers et contre l'ANC. L'initiative marocaine saluée par la Commission européenne La Commissaire européenne aux Relations extérieures et à la Politique européenne de voisinage, Benita Ferrero Waldner, a affirmé que le projet d'autonomie proposé par le Maroc pour la résolution du conflit du Sahara constitue «une bonne base crédible pour les négociations». «Ce projet va permettre aux deux parties en conflit de s'engager dans des pourparlers pour une paix durable et juste», a indiqué, récemment à Bruxelles, Mme Ferrero, dans une déclaration à la première chaîne de télévision «TVM». Evoquant, par ailleurs, les négociations sur l'octroi d'un statut avancé au Maroc dans ses relations avec l'Union européenne (UE), Mme Ferrero a affirmé que «le but est d'avoir une communauté économique de voisinage». «Il y a une grande mobilité de personnes et de produits (agricoles, industriels et des services), mais on doit voir s'il y a des accords pour la lutte contre l'immigration illégale et s'il y a un fonds d'investissement pour aider les pays comme le Maroc qui ont des projets importants d'infrastructures», a-t-elle dit.