L'approche du 28ème Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union Africaine (UA) prévu pour cette fin janvier 2017 à Addis-Abeba, en Ethiopie, fait planer un climat de panique au sein de la direction du Polisario qui craint de voir voler en éclats, la chimérique république sahraouie, relèvent des spécialistes du conflit du Sahara Occidental. L'agitation des dirigeants du Polisario est accentuée, selon ces spécialistes, par le futur retour du Maroc à l'UA. Appuyé par, pas moins de 38 pays membres de l'organisation panafricaine, le retour du Maroc risque d'accélérer l'éviction de la prétendue «RASD» de l'UA. C'est dans ce contexte qu'intervient le déplacement dicté par les gouvernants d'Alger au chef du Front Polisario, Brahim Ghali, dans des pays africains surtout anglophones qui soutiennent encore les revendications indépendantistes du Polisario. Après un séjour à Pretoria où il a reçu l'appui du président sud-africain, Jacob Zuma, un farouche adversaire du Maroc, Brahim Ghali s'est ensuite rendu à bord d'un avion algérien à Lusaka, où il a reçu la même promesse de soutien du président zambien, Edgar Lungu qui change de couleurs comme le caméléon, tantôt il reconnait la «RASD», tantôt il la renie au gré de l'offre algérienne en pétrodollars. Pour sa part, le président sud-africain Zuma étant éclaboussé à la fin de son mandat, par de nombreux scandales financiers et de corruption, profite du poids et de l'influence historique de son pays sur les petits pays anglophones, pour soutenir le Polisario. La position de Zuma n'est pas justifiée par des principes idéologiques, mais plutôt par le souci de préserver ses propres intérêts avec les dirigeants algériens aussi corrompus que lui, en faisant sien l'adage qui dit : «qui se ressemble s'assemble». Avec la légère remontée des cours du pétrole, la machine diplomatique algérienne s'est remise en marche dans sa guéguerre de leadership contre le voisin marocain et tentera par tous les moyens même ceux peu orthodoxes, à barrer au Maroc, le chemin du retour à l'UA. Malgré le soutien algérien, estiment les experts, le Polisario paraît de plus en plus isolé sur la scène internationale, après avoir perdu beaucoup de terrain au niveau de l'ONU comme sur l'échiquier européen et africain, où il est délaissé par un nombre croissant de pays qui renoncent désormais à soutenir ses vieilles revendications territoriales, à la faveur d'une percée diplomatique marocaine inédite.