Maria Daïf, directrice générale de la Fondation Touria et Abdelaziz Tazi et de l'Uzine, a relayé sur sa page Facebook un long communiqué de Mohamed Ikoubaân, fondateur et directeur du Festival Moussem Cities, à Bruxelles. Le responsable culturel fustige les restrictions de visas imposées à plusieurs artistes invités à se rendre dans la capitale belge pour participer au festival, ainsi que les conditions de leur octroi. «Voilà maintenant plus de 17 ans que Moussem invite des artistes du Maghreb et du Moyen-Orient. Mais ces dernières années, les procédures et les conditions imposées pour entrer dans la zone Schengen sont devenues de plus en plus complexes, absurdes et exorbitantes. Beaucoup de nos invités les qualifient même de kafkaïennes et d'humiliantes», regrette Mohamed Ikoubaân. Le fondateur du Moussem dénonce une politique culturelle à sens unique, trahissant les visées néocoloniales de l'Europe : «Bon nombre de pays européens continuent à propager leurs idées, leurs valeurs, leurs langues et à promouvoir leurs artistes dans des pays dont ils refusent l'accès des citoyens, des artistes et des intellectuels à leur territoire. Ils exportent leur patrimoine culturel, entre autres, à travers des instituts culturels basés dans ces pays (Instituts Français, Goethe, Cervantès, British Consul, etc.). Certaines de ces structures font un travail formidable (…) Mais elles sont en même temps le symbole de l'hégémonie occidentale et des relations déséquilibrées entre l'Europe et le reste du monde.» «Renoncer à un événement comme le nôtre est compréhensible, mais ne serait-il pas tout aussi pertinent de tourner le dos à ces instituts étrangers au Maroc et ailleurs qui sont, somme toute, les représentants officiels d'une politique européenne néocoloniale ?», s'interroge encore Mohamed Ikoubaân.