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Kenza Isnasni : Ou le principe de résilience [Magazine]
Publié dans Yabiladi le 14 - 06 - 2011

Kenza Isnasni a gagné le prix de la Marocaine résidant à l'étranger de la Course féminine de la victoire, organisée par l'athlète Nezha Bidouane, le 24 avril, à Rabat. Elle a participé en tant que marraine de l'association «Le sourire des sans voix». La jeune femme, depuis le tristement célèbre assassinat de ses deux parents, à Bruxelles, en 2002, n'a cessé de se battre contre l'injustice mue par un questionnement incessant : «comment une telle chose a-t-elle pu arriver ?» Portrait.
Menue, élégante, elle pourrait sembler timide, si sa voix, toujours égale, ne révélait une assurance profonde. Kenza Isnasni a perdu ses deux parents dans un assassinat raciste, en Belgique, en mai 2002. Participant à la Flottille de la paix pour Gaza, elle a été emprisonnée 3 jours par la police israélienne, fin mai 2010. La jeune femme a aujourd'hui 28 ans, en parait 5 de moins et parle comme si elle en avait 10 de plus.
Petit fille de Marocains émigrés en Belgique, elle est née et a grandi à Bruxelles. «Les années 1980/90 ont été marquées par la révolte des enfants d'immigrés en perte d'identité mais je suis restée très éloignée du phénomène. Mon père militait beaucoup pour les droits des travailleurs étrangers», raconte Kenza. Alors loin de suivre son exemple, la toute jeune femme réalise des études de puériculture.
L'assassinat de ses parents, dans la nuit du 6 au 7 mai 2002, met un terme à cette partie de son histoire. «Nous avions emménagé en1996, dans un immeuble à Schaerbeek. Le meurtrier était l'un de nos voisins. Pendant très longtemps, il nous a injurié, menacés, mais la police n'a pas réagi à nos plaintes», raconte, très – trop – calmement, Kenza. Vient le jour où Le Pen échoue au deuxième tour de la présidentielle, l'homme devient fou, force la porte de leur appartement tue les deux parents, blesse ses deux petits frères et met le feu à l'appartement.
La mobilisation dans le quartier, le choc dans toute la Belgique, l'hypermédiatisation, «je ne m'y attendais pas, mais c'est clair : c'était trop tard». Très vite, Kenza refuse sa position de victime, «je voulais que l'on me rende des comptes». Elle participe à un projet, dans leur ancien appartement, pour offrir assistance aux victimes du racisme qui ne voit finalement jamais le jour, faute de volonté de la part de la commune, notamment. «Je suis quelqu'un de très pragmatique, or on parlait beaucoup mais on n'agissait pas», souligne la Belgo-marocaine.
Parallèlement, elle se lance dans des études en communication. Elle part, dans le cadre de stages, en Cisjordanie puis aux Philippines. «Je voulais aller au delà des frontières, à la recherche de réponses : qu'est ce qui fait qu'un homme, à un moment donné, prenne une arme pour tuer une famille», explique Kenza. Sur place, le choc est rude. et «Je me suis sentie très proche de ces gens, de l'injustice qu'ils subissaient», raconte-t-elle, dans un souffle, encore prise par l'émotion. «Je suis revenue plus déterminée que jamais».
Sa lutte contre l'injustice, elle la poursuit en travaillant pour un cabinet d'avocat spécialisé dans la défense des droits des étrangers, alors que la situation de la Palestine reste alarmante. Kenza participe, alors, au convoi humanitaire «Viva Palestina» qui traverse toute l'Europe à destination de Gaza, fin 2008. Lorsque la Flotille de la paix pour Gaza s'organise, à nouveau, elle propose sa candidature : «10 jours avant le départ, j'apprends que je serai à bord du bateau turque», raconte Kenza.
Le navire est abordé par les forces israéliennes. «C'était la nuit, nous étions dans les eaux internationales, quand l'armée de Tsahal a tiré, il y a bien des manières de stopper un bateau sans faire usage des armes. Là, il y avait donc la volonté délibérée de tuer», souligne la jeune femme. Elle est emmenée et retenue trois jours durant. Elle passe 48 heures sans manger, ni dormir, loin de se douter des répercussions de l'abordage de la Flotille. «Encore une fois, c'est seulement lorsque le pire se produit que les médias et la communauté internationale se mobilisent, rappelle-t-elle, mais là où a échoué la politique, des citoyens pacifiques ont réussi.»
Rentrée en Belgique, elle doit rassurer rapidement les siens, certains l'ont crue morte. «Le ministère des Affaires étrangères ne s'est pas donné la peine de tenir nos familles au courant de la situation, il y a des moments où l'on se demande s'il l'on est encore belge», ironise Kenza. Très sollicitée depuis, Kenza s'interroge sur son avenir et sur les projets pour lesquels s'engager.
Elle est devenue marraine de l'association «Le sourire des sans voix», un orphelinat, fondé à Telsfit, près de Tétouan, en 2003, par Aïcha Addou. «Ma décision de la soutenir ne vient pas de nulle part, la condition d'orpheline, je la connais, je la vis dans ma chair».
Cet article a été précédement publié dans Yabiladi Mag N°7


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