Les réactions d'indignation affluent du monde entier, lundi, après le raid israélien sanglant contre un convoi naval humanitaire international, dans les eaux internationales au large de Gaza, destiné à briser le blocus israélien imposé au territoire palestinien. Un peu plus tôt, le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon s'était dit "choqué" par l'assaut et a "condamné ces violences", comme la quasi totalité de la Communauté internationale. De nombreux pays demandent "qu'une enquête complète soit menée pour déterminer comment un tel bain de sang a pu avoir lieu". Des pays arabes ont réclamé lundi une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU alors qu'éclataient des manifestations spontanées après l'assaut meurtrier d'Israël contre une flottille d'aide internationale qui voulait forcer le blocus imposé à Gaza. Immédiatement après cette intervention musclée ayant fait 19 morts et 36 blessés, selon un bilan encore provisoire, le Royaume du Maroc a exprimé "sa profonde inquiétude du recours des forces d'occupation israélienne à cette méthode inacceptable sur les plans politique, diplomatique et humanitaire". L'attaque israélienne contre la flottille humanitaire en route vers Gaza est "inacceptable sur les plans politique, diplomatique et humanitaire", a affirmé le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Taib Fassi Fihri. Même chose pour l'Union européenne qui, par la voix du président du Parlement européen, Jerzy Buzek, a condamné fermement l'attaque de la flottille d'aide humanitaire à Gaza, de même que le Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Catherine Ashton, qui a demandé à Israël l'ouverture d'une "enquête complète" pour établir les circonstances de ce raid. S'exprimant au nom de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), le diplomate pakistanais Marghoob Saleem a, devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, "condamné fermement l'attaque israélienne". "C'est un exemple supplémentaire du mépris d'Israël pour les règles et lois internationales", a-t-il déclaré, demandant que "les autorités israéliennes libèrent immédiatement tous les bateaux et les personnes arrêtées, et qu'elles prennent des mesures contre les responsables de ces attaques et de ces morts". De son côté, le représentant de l'Arabie Saoudite a estimé que l'opération de l'armée israélienne constituait "une violation très grave du droit international", au moment où le représentant de l'Egypte demande au Conseil de sécurité de "délivrer un message fort pour qu'il soit mis fin au siège militaire des territoires palestiniens". L'Egypte "a toujours attiré l'attention sur le danger et l'illégalité de la poursuite du blocus imposé à Gaza", souligne le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Hossam Zaki dans un communiqué. Même élan de condamnation chez la Ligue arabe qui a décidé de convoquer une "réunion urgente" mardi au Caire de son conseil. "Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa a convoqué une réunion urgente, mardi au Caire, du conseil de la Ligue arabe, consacrée à l'examen des répercussions du crime odieux perpétré par les forces d'occupation israéliennes" contre cette flottille humanitaire internationale, a indiqué un communiqué de l'organisation panarabe. La Jordanie, qui s'est déclarée "profondément préoccupée" par le raid meurtrier contre la Flottille de la Liberté pour Gaza, a aussi convoqué lundi le chargé d'affaires à l'ambassade d'Israël à Amman pour lui remettre une "vigoureuse lettre de protestation".
Côté turque, Ankara a énergiquement condamné le raid meurtrier israélien, prévenant l'Etat hébreu des "conséquences irréparables" de cet acte "inhumain" sur les relations bilatérales. Dans ce cadre, la Turquie a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU et rappelé son ambassadeur en Israël, tout comme l'Autorité nationale palestinienne a demandé, lundi, la tenue d'une "réunion urgente et extraordinaire" du conseil de la Ligue arabe et du conseil de sécurité de l'ONU". Pour le Premier ministre libanais, Saad Hariri, la communauté internationale et en particulier les grandes puissances sont appelées à "prendre des mesures de façon à mettre fin à ces violations continues des droits de l'Homme et cette menace à la paix internationale". Le ministère français des Affaires étrangères, qui a convoqué lundi l'ambassadeur d'Israël à Paris pour obtenir "des explications" à ce sujet, a condamné l'opération militaire contre "La Flottille de la Paix", se disant profondément choquée par les "conséquences tragiques" de cet assaut. "Je suis profondément choqué par les conséquences tragiques de l'opération militaire israélienne contre +La Flottille de la Paix à destination de Gaza+", a déclaré le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, affirmant que rien ne justifie une telle opération "contre une initiative humanitaire connue depuis plusieurs jours". Les Etats-Unis, quant à eux, "regrettent profondément la perte en vies humaines (...) et cherchent actuellement à comprendre les circonstances ayant entouré cette tragédie", a souligné Bill Burton, un porte-parole de la Maison Blanche. De son côté, le gouvernement espagnol a "condamné" l'attaque israélienne, affirmant qu'il s'agit d'un acte "complètement disproportionné". L'Espagne appuie la demande adressée par l'Union européenne (UE) à Israël en vue de l'ouverture d'une enquête sur les circonstances de ce raid, indique le ministère espagnol des affaires étrangères dans un communiqué. Le ministre italien des affaires étrangères, Franco Frattini, a, quant à lui, qualifié de "fait absolument grave" l'agression israélienne, insistant qu'une enquête "sérieuse et complète" est "indispensable" sur les circonstances de l'attaque. Il a de même souligné la nécessité d'y associer l'UE afin qu'elle soit "directement informée de ce qui s'est passé". Même son de cloche chez le Portugal, la Suède, la Suisse, l'Afrique du sud, le Vatican et tant bien d'autres pays et organisations internationales qui ont exprimé leur ferme condamnation de l'usage excessif de la force contre des cibles civiles et appellent à l'ouverture d'urgence d'une enquête impartiale pour déterminer les responsabilités dans ces événements.