Malgré les appels internationaux, Israël refuse de mettre fin à son blocus à Gaza qui risque une grave crise humanitaire. La Commission européenne a appelé lundi à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, condamnant les raids israéliens contre la région et le blocus imposé par les Israéliens aux populations palestiniennes. «Je condamne les attaques israéliennes et réclame un cessez-le-feu immédiat», a affirmé Benita Ferrero Waldner, commissaire européenne aux relations extérieures et à la Politique de voisinage dans une déclaration publiée à Bruxelles, estimant que la fermeture des frontières et l'arrêt de l'approvisionnement de la bande de Gaza en carburant aggravera une situation humanitaire déjà difficile dans la région. Mme Ferrero Waldner est contre ces méthodes de «punition collective» pratiquées par Israël à l'encontre des populations palestiniennes dans la bande de Gaza, invitant les autorités israéliennes à ouvrir les frontières pour permettre le réapprovisionnement de la région en carburant et en vivres. La commissaire européenne a également exprimé sa conviction que ni le blocus ni l'escalade militaire ne constituent une solution au différend israélo-palestinien, mais plutôt un accord politique conclu conformément aux engagements pris à Annapolis. Pour leur part, les délégués permanents auprès de la Ligue des Etats arabes (LEA) ont tenu lundi au Caire, une réunion urgente consacrée à l'examen des agressions israéliennes contre la bande de Gaza, qui ont fait plusieurs victimes. Cette réunion, qui s'est déroulée en présence du secrétaire général Amr Moussa, a pour but de déterminer un plan arabe global des démarches diplomatiques et politiques à entreprendre pour mettre un terme au bouclage total imposé à Gaza, qui fait face à un imminent désastre humanitaire. Suite aux réactions de la communauté internationale, le Premier ministre israélien Ehoud Olmert a déclaré lundi que son pays n'autoriserait pas une crise humanitaire dans la bande de Gaza, tout en avertissant que l'Etat hébreu ne resterait pas les bras croisés pendant que des militants palestiniens tirent des roquettes depuis le territoire côtier en direction d'Israël. «Nous ne permettrons pas qu'il y ait une crise humanitaire à Gaza», a déclaré M. Olmert. Il a cependant précisé qu'Israël ne rendrait pas pour autant la vie "agréable" aux habitants du territoire. Ces propos interviennent alors que le ministre israélien de la Défense Ehoud Barak a ordonné dans la nuit de jeudi à vendredi la fermeture temporaire de tous les points de passage avec Gaza, coupant le flux de produits de première nécessité, dont l'approvisionnement en carburant, dans l'étroite bande côtière palestinienne. La bande de Gaza, soumise à un blocus israélien depuis quatre jours, était lundi au bord de la crise humanitaire, le Hamas accusant Israël d'avoir «condamné à mort» la population de ce territoire. «Ce complot visant à humilier Gaza est voué à l'échec. Malgré les douleurs et les souffrances, nous n'allons pas hisser le drapeau blanc», a déclaré le porte-parole du Hamas Sami Abou Zouhri. «La peine de mort à laquelle l'occupant a condamné la bande de Gaza expose notre peuple à une mort lente à travers le renforcement du blocus et l'arrêt des fournitures d'électricité. Gaza se retrouve sans médicaments, sans nourriture et sans électricité», a-t-il dit. Le numéro un du Hamas Khaled Mechaâl, basé à Damas, a pour sa part lancé un vibrant appel aux dirigeants arabes pour qu'ils interviennent afin d'obtenir la levée du blocus et la fin des attaques israéliennes. Après une nuit dans l'obscurité, la ville tournait au ralenti lundi matin. En raison de la pénurie d'essence, seules quelques voitures circulaient dans les rues alors que la plupart des boulangeries étaient fermées. Les coupures d'électricité ont également perturbé le fonctionnement des hôpitaux qui s'efforçaient de maintenir en activité leurs services d'urgence, ainsi que le réseau de distribution d'eau potable. Outre le blocus, Israël a multiplié les attaques dans la bande de Gaza depuis le 15 janvier, faisant 37 morts, pour tenter de mettre fin aux tirs de roquettes palestiniennes sur le territoire israélien.