Trois semaines après le discours royal du 9 octobre au parlement, une association internationale amazighe exprime des doutes quant à l'engagement du gouvernement à préparer la loi organique sur l'officialisation de la langue amazighe. Elle demande en conséquence au souverain de se saisir du dossier et constituer à cet effet une commission royale. Face au retard pris dans l'opérationnalisation de la loi organique de l'officialisation de la langue amazighe, une ONG frappe à la porte du Palais. La présidente du Rassemblement mondial amazigh sollicite un arbitrage royal. Elle demande, dans une lettre adressée à Mohammed VI, son intervention pour la constitution d'une commission royale qui sera chargée de la mise en œuvre de l'article 5 de la constitution. Une idée qui commence à circuler dans certains milieux associatifs et politiques y compris chez les islamistes. Ce recours au Palais en vue d'un dénouement heureux de ce dossier avant la fin de cette législature pourrait satisfaire et le cabinet Benkirane et les parlementaires. Dans cette année électorale par excellence, les deux parties ont d'autres chats à fouetter. Faire de l'amazighe une langue dans le collège royal Seulement toute implication directe du roi sur cette question serait non conforme à la loi fondamentale du 1er juillet 2011. Celle-ci attribue en effet la rédaction de tous les projets de lois organiques exclusivement au gouvernement. D'ailleurs le roi, dans son discours du 9 octobre à l'occasion de l'ouverture de l'année parlementaire, avait insisté sur la responsabilité de l'exécutif dans la préparation des textes qui manquent. Il attend du gouvernement qu'il les soumette au vote des députés et des conseillers avant la fin de son mandat et ce comme l'exige l'article 86 de la constitution. La lettre de la présidente du RMA comprend également une autre requête destinée au roi Mohammed VI. Elle lui demande d'officialiser l'amazighe au sein du collège royal, où étudie le prince héritier, et au Palais. Amina Ben Cheikh souhaite qu'en agissant de la sorte le roi donne l'exemple aux autres institutions de l'Etat. La lettre a le mérite de rappeler au gouvernement les instructions royales sur ce sujet alors que les divergences entre Benkirane et Akhannouch sur la tutelle des 55 milliards dh pour le développement du monde rural accaparent toute l'attention alors que cette dernière année parlementaire avant les élections législatives défile à grande vitesse.