Lois organiques et Conseil ad hoc *Pr Menouni : la structuration du processus d'officialisation de l'amazigh remonte au discours royal d'Ajdir de 2001 *Benkirane : Le gouvernement poursuit une approche participative *Ghellab : le parlement disposé à relever le défi Le professeur Abdeltif Menouni, conseiller de SM le Roi a indiqué que la structuration du processus d'officialisation de l'Amazigh comme langue nationale remonte au discours royal d'Ajdir de 2001, qui a donné vie à l'IRCAM, précisant que cet élan se poursuit en passant par le discours royal du 9 mars 2011. Intervenant à l'ouverture d'un colloque national organisé par l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) sous le thème : «officialisation de l'amazigh dans la Constitution du Royaume : stratégies et mesures», A. Menouni a émis l'espoir de voir le présent colloque parvenir à des recommandations pertinentes devant aider à l'élaboration des lois organiques requises pour opérationnaliser la reconnaissance de l'amazigh comme langue nationale à côté de la langue arabe et la création du Conseil national des langues et de la culture marocaine, appelé à prendre la relève du pilotage du processus, déclenché à l'issue de l'adoption de la Constitution du 1er juillet 2011. La Constitution précise ainsi que l'Amazigh est un bien commun à tous les Marocains, amazighophones ou pas, et que ces derniers sont donc tous responsables de sa promotion, ce qui a permis la réconciliation des Marocains avec leur histoire et leur civilisation plurielle, et confirmé la reconnaissance de la diversité culturelle du pays et sa richesse par ses affluents, a-t-il laissé entendre. Il est temps de déterminer à chacune des langues nationales, l'arabe et l'amazigh, sa position pour en faire un facteur d'enrichissement du pays, de sa culture et de sa civilisation, a-t-il noté. Lui succédant, le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane a d'emblée fait savoir que le programme gouvernemental a prévu l'adoption d'une approche participative pour relever le défi d'élaborer les lois organiques requises à la création du Conseil national des langues et de la culture marocaine et à la définition exacte de la position de l'amazigh en tant que langue nationale à côté de la langue arabe. A. Benkirane a souligné qu'il s'agit, selon le programme gouvernemental, d'officialiser l'amazigh à traves l'élaboration d'une loi organique qui détermine les méthodes d'intégration de cette langue dans le système éducatif et la fonction publique selon un agenda déterminé et la mise en place d'une approche participative pour réussir ce projet et procéder le cas échéant à une restructuration de l'IRCAM. D'après lui, la mission du gouvernement dans ce cadre ne peut reposer que une approche participative visant à associer toutes les parties concernées par cette entreprise, unique en son genre dans l'histoire du pays, qui connait des mutations sans précédent depuis l'adoption de la Constitution de 2011, laquelle a consacré l'amazigh comme langue nationale officielle (art 5), un bien qui appartient à tous les Marocains L'officialisation de la langue amazighe est le couronnement d'un processus amorcé depuis le discours royal d'Ajdir d'octobre 2001 qui a instauré une nouvelle vision plurielle de l'identité marocaine. Pour sa part, le président de la Chambre des représentants, Karim Ghellab a souligné que l'officialisation de la langue amazighe traduit la volonté de la société marocaine de se réconcilier avec son identité et son histoire. Il ne s'agit pas d'une simple revendication passagère et éphémère, mais d'une profonde conviction qui a toujours animé les Marocains au sujet de la place de l'Amazigh dans l'édifice historique marocain. Une langue n'est pas un simple instrument de communication, mais est l'expression d'une identité particulière, a-t-il dit. Il a affirmé que la Chambre des représentants est disposée à relever le défi d'adopter les lois organiques concernant la création, la mission et les modalités de fonctionnement du Conseil national des langues et de la culture marocaine et la définition de la position de l'Amazigh, langue officielle à coté de la langue arabe. Il est temps pour tous les acteurs concernés de se mettre en phase des mutations structurelles que connait le Maroc, pays d'accueil de toutes les sensibilités, de pluralisme, de tolérance, de coexistence, de dialogue et d'ouverture. Ouvrant cette rencontre, le recteur de l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), Ahmed Boukkous a indiqué que l'organisation de ce colloque a été décidé dans le cadre d'une initiative de l'institut visant la commémoration de l'adoption le 1er juillet 2011 de la Constitution du Royaume ayant officialisé dans son article 5 l'amazigh et prévu la création de du Conseil national des langues et de la culture marocaine devant piloter ce processus. Cette initiative a été prise dans l'objectif de commémorer comme il se doit cet événement politique et constitutionnel inédit dans l'histoire du pays, a-t-il dit, précisant qu'il s'agit pour l'IRCAM d'associer tous les acteurs potentiels à l'élaboration des lois organiques requises pour ne pas rater l'histoire et prendre les dispositions pour la promotion d'une nouvelle culturelle plurielle, diversifiée et riches de ses composantes et affluents complémentaires.