La promotion et la préservation de la diversité culturelle et linguistique du Maroc, dont en premier l'amazigh, est une composante fondamentale de l'identité marocaine figurent au centre des travaux d'élaboration par le ministère de la Culture d'un document cadre relatif au «Conseil national des langues et expressions culturelles». Selon le ministère, le discours royal d'Ajdir de 2001 a mis fin à la conception monolithique de la culture marocaine. Depuis cette date, une série de réalisations ont été accomplies en matière d'enseignement, d'information et de conception idéologique au profit de la langue et culture amazighes, longtemps mises à l'écart. Et c'est dans le cadre de cette foulée que l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) a vu le jour et l'enseignement de la langue amazighe a été introduit dans les programmes d'enseignement au Maroc. Cette évolution a été ensuite consacrée dans la Constitution de 2011, qui a institutionnalisé la diversité culturelle et linguistique au Maroc, riche par ses affluents andalou, juif, amazigh, arabe et hassani. Dans le cadre de cette évolution, toutes les forces politiques du pays, sincères ou pas, soutiennent le projet de constitutionnalisation et d'officialisation de la langue amazighe, tel que le prévoit la Constitution du pays. Selon l'article 5 de la Constitution, «...l'amazigh constitue une langue officielle de l'Etat, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception». L'amazigh est une «seule» langue parlée, dont l'unicité n'est pas remise en cause par l'existence de trois dialectes amazighs parlés au Maroc: le tarifit dans le Rif, le Tamazight dans le Moyen Atlas et dans l'est du Haut Atlas et le tachelhit dans le Haut Atlas et l'Anti-Atlas dans le sud du pays. L'amazigh est la langue maternelle d'environ la moitié de la population du Maroc, vivant dans les campagnes et les montagnes mais également dans les grandes villes (Casablanca, Agadir, Fès, Meknès, Oujda, Nador, Tanger, Tétouan, Béni Mellal, Khénifra, etc.). Ce sont des populations pour la plupart bilingues (amazigh-arabe) ou plus. Après cette «révolution pacifique» menée en douceur par le mouvement amazigh au Maroc, il est maintenant temps pour le ministère de la Culture de procéder à l'élaboration des textes juridiques nécessaires, dont en premier lieu le document cadre concernant le Conseil national des langues et des expressions culturelles et la loi cadre portant officialisation de la langue amazighe. Dans son plan d'action pour l'année en cours, le ministère a fait de l'élaboration des ces textes juridiques une priorité dans le but ultime de promouvoir une culture nationale unificatrice, diversifiée et riche de ses affluents en y intégrant tous les éléments artistiques et culturels unificateurs. Pour y parvenir, le ministère a adopté une approche participative visant à associer à son entreprise tous les acteurs opérant dans ce domaine, y compris les associations amazighes, appelées à faire parvenir au ministère leurs avis sur le dossier. Ces actions sont menées dans le cadre de la stratégie poursuivie durant la période 2012-2016 par le ministère pour la promotion et le développement du «Maroc culturel».