Depuis le discours du roi Mohammed VI, à l'occasion de l'ouverture de la session parlementaire, des informations circulaient avec insistance annonçant de possibles révocations du maire et de ses proches collaborateurs au sein du conseil de la ville de Casablanca, mais il n'en fut rien. Le ministère de l'Intérieur a choisi de frapper ailleurs, en limogeant sept présidents de communes, dont une majorité dans le monde rural. Le ministère de l'Intérieur vient de révoquer sept présidents de conseils communaux. La décision figure dans l'édition du 25 novembre du Bulletin officiel, page 11. La même mesure a frappé, également, quelques élus. Sur la liste ne figure aucun grand nom connu de la gestion locale des grandes villes au Maroc, cités en mauvais exemples, à maintes reprises, par la presse et la société civile. Dans l'ensemble, le verdict de l'Intérieur concerne, essentiellement, des communes rurales. Parfois même il est difficile de les situer géographiquement, comme c'est le cas des présidents des communes suivantes : Aït Bazza, relevant de la province de Boulemane, Afargat à Guelmim, Boubker El Hadj, Kénitra, Sidi Dahbi, Settat, Béni Ahmed Amoukzane, Al Hoceima, Béni Yakhlaf, Mohammedia. Les chefs de ces conseils auraient commis des irrégularités lors de l'exercice de leurs fonctions. Redouane El Messaoudi, l'exception La majorité des têtes qui viennent de tomber est inconnue du grand public à l'exception de Redouane El Messaoudi, le président de l'arrondissement Sbata à Casablanca, plusieurs fois député sous les couleurs de l'Union constitutionnelle. Lors des législatives du 25 novembre 2011, il s'était présenté sous la bannière de l'USFP mais sans pouvoir rééditer la victoire. Au lendemain des communales du 12 juin 2009, il avait réussi à arracher la présidence de cette commune des mains de Karim Ghellab, l'actuel président de la Chambre des représentants. D'ailleurs, par cette décision, ce dernier se voit accorder une opportunité pour reprendre la tête de l'arrondissement. Poursuivre en justice ces présidents dépend de la volonté de l'Intérieur Y aura-il des poursuites judiciaires contre les sept présidents révoqués et leurs collaborateurs ? Une source au conseil de la ville de Casablanca nous confie que «cette possibilité n'est envisagée que lorsque les irrégularités ont un caractère criminel, comme la falsification de documents officiels ou le détournement de deniers public. Dans le cas où il s'agit de simples reproches concernant l'habitat ou l'accord de petits marchés sans appels d'offre, le ministère de l'Intérieur se contente de la destitution du président et de ses complices au sein du bureau communal pour ensuite annoncer l'organisation de nouvelles élections». Pour mémoire en avril dernier, le département de l'Intérieur a soumis à la justice le dossier de 51 élus locaux.