Les élus locaux dans le collimateur. Le gouvernement vient en effet de révoquer 11 élus locaux. Sept présidents de communes et d'arrondissements dans différentes régions du royaume figurent dans la liste des révoqués. Les autres élus limogés sont des adjoints des présidents. La décision a été prise par le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane et son ancien ministre de l'intérieur, devenu entre temps ministre de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire national, Mohand Laenser. Après cette décision, l'Exécutif a choisi probablement d'ouvrir une nouvelle page dans sa relation avec les élus locaux marquée par plus de fermeté et de sévérité. Les personnes limogées étaient élues dans les collectivités suivantes: la commune Aferkat dans la province de Guelmim, l'arrondissement Sebata dans la préfecture de Ben M'sik à Casablanca, la commune de Bni Yakhlef à Mohammédia, la commune de Sidi Boubker El Haj à Kénitra, la commune de Sidi Dahbi à Settat, la commune Imoukazane à Al-Hoceïma et la commune Ait Baza dans la province de Boulmane. Les sanctions prononcées contre ces élus ont été prises sur la base des rapports effectués par l'inspection générale du ministère de l'intérieur ainsi que des enquêtes de l'Administration. Certains des faits reprochés à ces élus sont particulièrement graves et peuvent même faire l'objet d'une instruction judiciaire. Cependant, la décision gouvernementale rendue publique par le Secrétariat général du gouvernement ne précise pas si des poursuites judiciaires seront engagées. Les enquêtes menées ont notamment révélé chez certains élus des manquements à la procédure des appels d'offres, des dépenses injustifiées et l'absence d'une comptabilité ainsi que des recrutements louches. Mais la majorité des fautes commises concerne plutôt l'habitat. Certains élus ont ainsi donné des autorisations de construire et de raccordement à l'eau et l'électricité loin du cadre légal en vigueur actuellement au pays. Ces révocations sont comme un avertissement à d'autres élus locaux qui feront preuve de laxisme ou même de connivence dans l'habitat insalubre.