Plusieurs mois après la promesse de faire bénéficier aux MRE du Régime d'assistance médicale aux économiquement démunis (Ramed) pris en charge par l'Etat marocain, ils ont été définitivement exclus de ce système. Raisons de cette décision : les dispositions légales ainsi que le problème de ciblage. «Le chef du gouvernement a annoncé de bonnes nouvelles, comme la généralisation du RAMED aux MRE ne justifiant pas d'une couverture médicale dans les pays d'accueil. Une initiative que nous saluons, d'ailleurs», avait déclaré dans un entretien à Yabiladi, le président de Cap sud MRE, Salem Fkire. Il sera sans doute déçu comme tout un certain nombre de MRE par la nouvelle tournure des événements. Bien que le gouvernement s'est engagé à assurer une couverture médicale au MRE dans un situation précaire, la promesse n'a pas été tenue, comme le rapporte aujourd'hui le quotidien Les Eco. Le ministre de la Santé l'a même fait savoir devant les députés. «Plusieurs entraves restent posées devant la généralisation du Ramed aux MRE, dont notamment les dispositions légales et la double couverture», s'est défendu Lhoucine El Ouardi. Selon ce dernier, une autre piste pourrait être testée. Il s'agit de la contractualisation. Cela fait plus d'une année que le département de la Santé s'active pour mettre en place une convention avec le ministre des Finances et celui des MRE afin de résoudre la question de la couverture médicale des MRE n'en bénéficiant pas. «Nous avons préparé, en octobre dernier, une convention de partenariat avec les ministères des Finances et des MRE en vertu de laquelle le département des Finances prend en charge les soins au Maroc alors que les autres ministères se chargent du financement», a expliqué El Ouardi, répondant aux critiques du groupe du PAM au sein de la 2ème chambre quant à la mise à l'écart des MRE. Le ciblage pose problème Si la contractualisation est une piste probable, l'autre solution, qui est d'ailleurs la plus rapide pour faire bénéficier des MRE du Ramed, passe par la réforme des conditions légales de résidence fixées par la loi 65-00, ce qui ne semble pas être à l'ordre du jour. Mais même si ce verrou sautait, il resterait à savoir comment procéder pour cibler les MRE dans des situations précaires. Aujourd'hui, les seuls éléments sur lesquels pourraient se baser les autorités sont les MRE qui ont pu accéder au programme de logement social au Maroc. Ils seraient plus de 50 000 familles en avoir bénéficié selon les Eco. Des associations ont également été mobilisées en 2013. Ainsi, 10 millions de dirhams ont déjà été affectés aux associations qui œuvrent dans les pays d'accueil. Ce montant servira à appuyer le travail de proximité auprès des immigrés marocains dans le besoin. Lancé en 2012, le Ramed a vu le coût global des prestations fournies atteindre à 2,370 milliards de dirhams en février dernier coïncidant avec son premier anniversaire. Le programme avait permis de prendre en charge 5,260 millions de personnes et 62 % des fonds avaient été consacrés à l'achat de médicaments, 24 % au traitement des maladies chroniques et 8% aux frais d'hospitalisation.