Grâce à cet ambitieux programme, les populations marocaines défavorisées et n'ayant pas accès à l'Assurance maladie obligatoire (AMO), pourront désormais se faire soigner gratuitement dans les structures sanitaires du secteur public. Afin de concrétiser le droit à la santé, tel que prévu par les conventions internationales et la Constitution, c'est un montant de 3 milliards de dirhams pour l'année 2012 qui a été mobilisé. Cependant, ledit programme ne sera opérationnel qu'à partir de janvier 2013. Une bonne partie de la population éligible Plus de 8,5 millions de personnes économiquement faibles, soit 28 % de la population du Royaume, sont éligibles aux prestations garanties par le Ramed. 4 millions de personnes en situation de pauvreté absolue bénéficieront d'une pleine gratuité. 4,5 millions en situation précaire assureront une partie des frais et près de 160 000 autres seront considérés comme bénéficiaires légaux parmi les pensionnaires des centres de protection sociale, des établissements pénitentiaires et les personnes parrainées par l'Etat. Ces bénéficiaires précités auront à leur disposition 2 581 établissements de soins de santé de base, dont 2 030 centres de santé et 111 hôpitaux provinciaux et préfectoraux, 12 hôpitaux régionaux et 19 centres hospitaliers universitaires. Le droit à la santé pour tous Il est prévu dans le cadre du Ramed, le renforcement des soins d'urgence. En d'autres termes, à travers la création de 80 unités médicales équipées et l'organisation de caravanes médicales spécialisées au niveau des provinces, les populations auront aisément accès aux soins sanitaires. Les personnes diabétiques et celles souffrant d'hypertension ne seront pas en reste également, avec la mise en place d'une unité de consultation médicale hebdomadaire fixe d'hypertension. S'y ajoutent aussi l'augmentation du nombre des unités médicales mobiles, qui seront au total, 602 unités de soins médicaux et 19 unités de soins dentaires. A travers le Ramed, le Maroc consacre le principe d'équité en matière de services hospitaliers et concrétise le droit à la santé pour sa population. Plus particulièrement les couches démunies et vulnérables. L'Organisation mondiale de la santé (OMS), par la voix de son représentant par intérim, Aloys Kamuragiye a salué cette « initiative louable» à l'occasion du lancement officiel du Ramed. Avec cette avancée franchie par le Maroc « le principe d'équité d'accès universel aux soins de santé est devenu une réalité». Dans un contexte où dans le monde entier, le problème d'accès aux soins hospitaliers se pose avec acuité, «le Maroc, grâce au Ramed, a su faire sauter une barrière, celle de l'accès des couches démunies aux soins», a-t-il également souligné. Une bonne mise en place en 3 étapes Le Ramed sera mis en place «de façon progressive» en trois étapes, a fait savoir le ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi, en marge du lancement officiel. La première étape a été entamée le 13 mars dernier. Elle concerne l'amélioration de l'offre sanitaire dans les hôpitaux et l'accès aux soins de santé et aux urgences, à travers la création des urgences de proximité. La deuxième étape porte sur le «renforcement des acquis par l'équipement et l'aménagement des hôpitaux identifiés, surtout dans le domaine des urgences», a-t-il ajouté. L'ultime étape va démarrer, le 1er janvier 2013, et sera marquée par la mise en place de l'arsenal juridique et la résolution des problèmes des ressources humaines et du financement. Le Ramed est un «droit pour les citoyens» et une «obligation pour l'Etat» selon le ministre de la Santé pour qui l'accès aux soins, n'est plus désormais un «cadeau», mais un droit consacré par la nouvelle Constitution. L'Etat marocain, plus qu'engagé pour le développement humain Faire en sorte que l'indigence ne soit plus un obstacle à l'accès aux soins de santé pour une frange de la société, c'est le souci majeur qui justifie la création du Ramed. Le Maroc manifeste ainsi une réelle volonté de répondre à cet enjeu de taille pour le développement humain. L'hôpital public, sera réhabilité dans sa vocation de service de proximité pour une accessibilité à tous. Ce qui ne déplaira pas aux ménages marocains. Il faut souligner que le Maroc, en plaçant l'action sociale de l'Etat au service des couches les plus défavorisées, veut épauler les populations faibles et incapables de se prendre en charge médicalement comme il se doit. Pour une première fois, le Ramed offre la possibilité aux démunis de bénéficier des services publics de santé, selon un principe d'égalité. Toujours, en phase avec l'esprit de l'engagement royal en faveur du développement humain.