Al Adl wal Ihssane hausse le ton contre le régime, responsable, selon le mouvement, de tous les maux du pays. C'est la principale conclusion d'une réunion de la direction d'AWI au cours de laquelle, le mari de Nadia Yassine a intégré le très "select" Conseil d'Achoura de la Jamaâ. La nouvelle direction d'Al Adl wal Ihssane a tenu, samedi et dimanche à Salé, la 14ième session de son Conseil d'Achoura. Une sorte de bureau politique, composé de 15 membres. Une occasion pour le tandem Abbadi-Arsalane de boucler l'après Abdeslam Yassine en accordant à la famille du fondateur de l'association, un siège au sein de cette instance. Elle y est, désormais, représentée par Abdellah Chibani, le mari de Nadia Yassine. L'ancienne figure féminine de la Jamaâ vit, bien avant le décès de son père, dans l'ombre. Elle n'est plus au cœur de l'actualité d'AWI. Une intégration, au demeurant tardive. Sachant qu'elle aurait pu avoir lieu, les 21, 22 et 23 décembre 2012 à Salé, jour de l'élection de Mohamed Abbadi à la tête de la Jamaâ, comme c'était le cas pour les 14 autres membres. Outre les considérations internes, l'élection de l'époux de Nadia Yassine cadre parfaitement avec la ligne de la direction, foncièrement hostile à l'expérience du PJD au gouvernement. Chibani était l'un des premiers à publier, sur des sites arabophones, des articles au vitriol contre les ministres islamistes du cabinet Benkirane. Pas de compromis en vue avec le régime Une nouvelle fois, la direction d'Al Adl Wal Ihassane s'est montrée hostile au pouvoir marocain, qu'elle accuse d'être responsable de tous les maux du pays. Le Makhzen est ainsi tenu responsable «de la politique de l'absurde», des «violations des droits de l'Homme», de la «faillite des politiques publiques menées», de l' «échec cuisant des approches dans la gestion de chose publique, basées sur la marginalisation du peuple et le monopole de la décision ainsi que de tous les moyens d'influence», et de porter atteinte à «l'identité du peuple marocain, à son histoire et ses valeurs». Mais en dépit des nombreuses divergences entre les «frères» de Mohamd Abbadi et l'Etat, sur la politique international, un dossier réuni les deux parties. Sur le dossier syrien, AWI et l'Etat marocain sont tous deux en faveur de la révolution et les deux sont contre la participation des chiites du Hezbollah libanais, de l'Irak et de l'Iran aux côtés des troupes de Bachar Assad. Les optimistes diront : c'est déjà pas mal.