Nouveau rebondissement dans l'affaire Ziani. La direction du Centre National d'Intelligence (CNI) est dans une mauvaise situation. Et pour cause, la police locale de la Catalogne vient de lui asséner un coup dur en niant toute participation dans l'enquête sur le ressortissant marocain. La thèse de la collaboration avec un service d'Etat étranger est sur le point de voler en éclats, seul reste l'engagement du Marocain en faveur de l'indépendance de la Catalogne, comme réel élément qui explique l'ordre de l'expulsion de Ziani. Nouvel élément dans le dossier de Noureddine Ziani, ce Marocain que le CNI espagnol veut expulser d'Espagne pour une présumée collaboration avec la DGED, les services de renseignements du royaume chérifien. Hier, «Los Mossos d'Esquadra», la police locale de la Catalogne, a nié toute implication dans le processus d'investigation mené par le contre-espionnage espagnol concernant le cas Ziani, indique l'édition en ligne du quotidien La Vanguardia. Un coup dur pour les plans des services du général Félix Sanz-Roldán visant le renvoi du ressortissant marocain dans son pays d'origine. La publication révèle, sur la base de sources au sein du CNI, que l'enquête concernant Ziani, remonte à 2010 et a connu la participation de «Los Mossos d'Esquadra». Une entité policière qui est sous la tutelle directe de la Genaralitat, le gouvernement autonome de la Catalogne, dirigé actuellement par une coalition de deux formations de droite nationalistes : Union démocratique et Convergence démocratique à laquelle adhère Noureddine Ziani. Les deux partis sont farouchement pour l'indépendance de cette région. Les autorités de Madrid n'ont aucun droit de regard sur les activités de cette police locale. Le CNI a agi selon des «motivations politiques» En Catalogne, les réactions de réprobation de l'ordre du CNI d'expulser Noureddine Ziani, se poursuivent. Hier, on apprenait que l'eurodéputé de Convergence et Union (CiU) Ramon Tremosa, avait interpellé la Commission européenne sur cette affaire. Aujourd'hui, c'est au tour de la Generalitat de Artur Mas de monter au créneau pour dénoncer une telle mesure. Dans des déclarations à Catalunya Radio, Roger Albinyana, le chargé des Relations internationales au sein du gouvernement autonome de cette région, assure que la décision du CNI d'expulser Ziani obéit à des «motivations politiques» à cause de l'engagement du Marocain dans le projet indépendantiste de la Catalogne. Ziani : «je ne suis pas un salafiste» En attendant la ratification de l'ordre d'expulsion, Noureddine Ziani n'a pas modifié son agenda. Hier à la fondation «Nous Catalans», il donnait un cours au profit d'imams et acteurs associatifs. «Je n'ai jamais fait l'apologie du radicalisme, bien au contraire», a tenu à préciser aux journalistes le président de l'Union des centres culturels islamiques de la Catalogne. En réponse à une question si l'ordre d'expulsion émis contre par le CNI serait lié à ses opinions en faveur de l'indépendance de la Catalogne, Ziani a répondu, sur un ton sarcastique, «je serais surpris de savoir que c'est pour un autre motif». Visiblement très sûr de lui, il a ajouté que «le fait d'avoir des opinions ou des idées partagées avec autrui ne relève pas du délit». Selon, toujours la version en ligne du quotidien La Vanguardia, c'est au n°2 du ministère de l'Intérieur du gouvernement Rajoy que revient la mission de signer l'ordre d'expulsion de Noureddine Ziani. Une affaire à suivre.