Les bébés espagnols n'étaient visiblement pas les seuls à avoir fait l'objet de vols durant la période franquiste. Mardi, la police espagnole a annoncé avoir démantelé un réseau spécialisé dans le vol de nouveau-nés marocains, qui agissait durant les années 70, pour les revendre en Espagne. Détails. Un nouveau scandale lié aux vols de bébés vient d'éclater en Espagne. Il s'agit cette fois-ci d'enfants de nationalité marocaine. La Guardia Civil espagnole vient, en effet, de tirer au clair une affaire relative à un réseau spécialisé dans le vol de bébés marocains pour les revendre en Espagne, rapporte mardi 7 mai, l'agence de presse espagnole EFE. Les faits remontent à plusieurs années déjà, durant les années 70-80. A l'origine de l'enquête, lancée il y a près de deux ans, des plaintes déposées par l'association «Anadir», qui défend les personnes affectées par des adoptions irrégulières (Asociación de Afectados por las Adopciones Irregulares), en novembre 2011. Pour l'instant, 28 cas de bébés volés ont été dénombrés par la police espagnole. Ces derniers étaient pris à leurs mères au Maroc, souvent pauvres ou vivant dans la rue, avant d'être revendus à Melilia, ou introduits sur la péninsule ibérique, via la même ville, souligne le quotidien El Mundo. Les personnes qui se chargeaient de leur faire passer les frontières se faisaient passer pour leurs parents biologiques. Ils se servaient alors de faux papiers et documents pour prouver leur parenté. 1200 à 6000 euros le bébé Une fois en Espagne, ces nouveau-nés étaient revendus à des parents souhaitant adopter, à des prix variant entre 200 000 et 1 millions de pesetas, soit entre 1200 et 6000 euros. Des faux certificats de naissance leur étaient également fournis par le réseau. Les parents adoptifs pouvaient alors inscrire les bébés comme étant les leurs sur le registre de naissance espagnol. Les mères, elles, se voyaient promettre une vie meilleure pour leurs enfants. Dans certains cas, elles percevaient des sommes d'argent, explique la même source. 14 mères «victimes» ont d'ores et déjà été identifiées par la police. 19 personnes sur le banc des accusés Selon des sources proches de l'enquête, citées par la presse espagnole, aucune personne n'a encore été arrêtée pour le moment. Il y aurait, toutefois, 31 personnes impliquées dans cette affaire. 12 d'entre elles sont décédées, d'autres sont d'un «âge très avancé» ou en mauvaise santé. «Chacun au sein du réseau tenait un rôle et une fonction. Ils étaient parfaitement organisés», a précisé Antonio Ortega, de la Guardia Civil. Trois autres individus, qui étaient aussi membres du réseau, occupaient parallèlement des fonctions dans le milieu médical. Ils sont également morts. Parmi les 31 personnes impliquées, seuls 19 seront convoquées sur le banc des accusés, selon le journal El Pais. Côté marocain, des hôpitaux d'Oujda et de Nador sont cités. Les autorités locales n'ont pas encore fait part de leurs réactions.