Le trafic date des années 70 et 80. Les bébés, achetés ou volés au Maroc, étaient revendus entre 1200 et 6000 euros à de riches familles espagnoles. La Garde civile espagnole de Mellila a détecté jusqu'à aujourd'hui 28 cas de bébés qui ont été achetés ou enlevés dans les années 70 et 80 pour être revendus à des familles espagnoles, qui les déclaraient comme leurs propres enfants, rapporte le quotidien espagnol El Pais, citant des sources proches de l'enquête. 31 personnes impliquées dans ce trafic "sont soupçonnées de divers délits, dont fausse déclaration de paternité, détention illégale ou falsification de documents publics", a expliqué le ministère espagnol de l'Intérieur dans un communiqué. Douze d'entre elles, la plupart âgées, sont décédées, dont une religieuse et trois membres du personnel sanitaire. "D'autres, d'un âge très avancé ou en mauvaise santé", n'ont pas été placées en détention. «Ces femmes ont pour la plupart accouché à des domiciles particuliers, sans aide sanitaire ni enregistrement. Dans le même temps, le réseau contactait des familles espagnoles qui ne pouvaient pas avoir d'enfants. Les personnes intéressées devaient alors débourser entre 1.200 et 6.000 euros. Les filles étaient vendues plus cher que les garçons, "car il y avait une plus forte demande de la part des acheteurs", rapporte France Info. L'enquête de la Garde civile espagnole fait suite aux plaintes déposées par l'association espagnole ANADIR (Association nationale des victimes d'adoptions illégales ) créée en Espagne pour défendre les intérêts des victimes de l'affaire des enfants volés du franquisme.