Après les visites de l'ambassadeur français, Christophe Lecourtier, à Laayoune et Dakhla, une association proche du Polisario met en garde les sociétés françaises souhaitant investir dans la province. La Western Sahara Resource Watch (WSRW) accuse, dans un communiqué, le président Emmanuel Macron d'«entraîner ses propres entreprises dans un bourbier juridique» et de les transformer «en chair à canon dans un territoire où le droit international est violé». Un vocabulaire étonnant pour une ONG qui fait écho aux menaces terroristes formulées par des cadres du Polisario contre les entreprises occidentales présentes au Sahara occidental. L'ONG affirme que «les sociétés françaises ont la responsabilité d'évaluer les conséquences juridiques et humaines de leurs opérations, indépendamment de ce que leur gouvernement national pourrait déclarer». Et de conclure en envoyant la balle dans le camp du système judiciaire français, l'invitant à se conformer aux arrêts de la Cour de Justice de l'Union Européenne (CJUE), du 4 octobre, en déclarant l'illégalité des investissements des sociétés de l'Hexagone au Sahara. Le communiqué du WSRW intervient dans le sillage de la réaction du Polisario aux visites de l'ambassadeur français à Laayoune et Dakhla. La présence économique française au Sahara a une longueur d'avance sur d'autres pays occidentaux. En effet, la Chambre française de commerce et d'industrie au Maroc (CFCIM) compte des délégations régionales dans les trois régions du Sahara : Laayoune - Sakia El Hamra, Dakhla - Oued Eddahab, et Guelmim - Oued Noun ; inaugurées respectivement en 2017, 2019 et en février 2024.