Le PJD et la députée FGD Fatima Tamni ont critiqué les propos d'Emmanuel Macron, concernant les actions du Hamas contre Israël, qualifiées de «barbarie particulièrement atroce». Ces déclarations en référence au 7 octobre 2023 ont fait partie du discours donné par le président français au Parlement, à Rabat, lors de la visite d'Etat effectuée du 28 au 30 octobre au Maroc. Annonciateur d'une nouvelle page dans les relations diplomatiques entre le Maroc et la France, le discours d'Emmanuel Macron au Parlement, lors de sa visite d'Etat à Rabat, du 28 au 30 octobre, a fait réagir deux formations politiques. Celles-ci ont pointé les propos du président français, au sujet de la guerre d'occupation menée par Israël dans la bande de Gaza, depuis le 7 octobre 2023. Dans ce sens, le Parti de la justice et du développement (PJD) a adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron. Dans cet écrit, qui porte le nom du secrétaire général du parti, Abdelilah Benkirane, la formation islamiste salue les propos du discours concernant «les relations historiques d'amitié et de respect mutuel entre le Maroc et la France, ainsi que les perspectives prometteuses ouvertes par cette visite». Cependant, il a exprimé sa «surprise face au contenu du discours», s'agissant de la situation dans la bande de Gaza. En effet, le PJD a fait part de ses réserves sur la qualification de cette date comme constituant «une attaque d'une barbarie particulièrement atroce, perpétuée par le Hamas contre Israël et son peuple», ou encore sur les propos du chef d'Etat concernant le fait qu'Israël ait «le droit de défendre son peuple contre une telle menace». Concernant toujours la situation dans cette région, Emmanuel Macron a nuancé, plus loin, que «rien ne peut justifier pour autant le bilan humain désastreux à Gaza et la souffrance que connaissent les populations civiles». Mais pour le PJD, «la caractérisation de ces atrocités comme 'droit à la légitime défense contre une telle menace' constitue une grande injustice et une insulte scandaleuse au peuple palestinien opprimé depuis au moins 1948, ainsi qu'aux centaines de milliers de femmes et d'enfants civils tués ou mutilés par l'armée israélienne depuis le 7 octobre 2023» «Le Hamas, comme le Mouvement de libération nationale au Maroc, les Forces françaises libres en France, le Front de libération nationale en Algérie et de nombreux mouvements de libération à travers le monde, était et restera un mouvement de résistance exerçant son droit légitime, reconnu par le droit international et pour tous les peuples de se défendre et de défendre leur terre contre l'occupation.» Lettre ouverte du PJD à Emmanuel Macron «Le Hamas et toutes les factions de la résistance palestinienne résistent à juste titre à la colonisation, à l'occupation, à l'épuration ethnique, au génocide et aux actions barbares commises par Israël, qui n'ont pas commencé le 7 octobre 2023, mais bien avant et qui se poursuivent de manière ininterrompue depuis plus de 76 ans», a ajouté le parti. Le PJD et la FGD fustigent les qualifications de «barbarie» associées à la résistance palestinienne La formation islamiste a souligné que les actions d'Israël, «en tant qu'entité coloniale qui occupe illégalement la terre de Palestine, n'ont rien à voir avec le droit à la légitime défense». «Les crimes commis par Israël depuis des décennies, en particulier le génocide brutal depuis le 7 octobre 2023, et le plan des 'généraux' en cours dans le nord de Gaza depuis des semaines, sont sans précédent dans l'Histoire», insiste encore le PJD, en déplorant que les propos de Macron «encouragent l'armée d'occupation barbare pour poursuivre ce nettoyage ethnique et ces massacres inédits». De son côté, Fatima Tamni, députée de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), a publié une déclaration «condamnant dans les termes les plus forts les déclarations faites par le président français au sein du Parlement marocain, où il a qualifié la résistance palestinienne de terrorisme». Selon la parlementaire, «cette déclaration rejetée révèle l'hypocrisie flagrante de l'Etat français, qui prétend défendre la démocratie et les droits humains, tout en continuant à soutenir et à armer l'entité sioniste qui pratique les pires formes de terrorisme et de crimes contre le peuple palestinien». Dans son même discours, Emmanuel Macron a réitéré l'appel de la France à un cessez-le-feu. «Un cessez-le-feu, pour libérer les otages, pour protéger les populations et permettre enfin à l'aide humanitaire de parvenir dans la bande de Gaza», a-t-il déclaré. En 390 jours de guerre dans la bande de Gaza, l'occupation israélienne a tué au moins 43 163 personnes et fait 101 510 blessés, selon le bilan quotidien actualisé ce 31 octobre 2024 par le ministère palestinien de la Santé.