A la suite du bombardement de l'hôpital baptiste d'Al Maamadani dans la bande de Gaza, mardi soir, plusieurs partis politiques au Maroc ont exigé l'expulsion du chef du bureau de liaison d'Israël à Rabat, tandis que des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes du royaume. D'autres formations gardent cependant le silence. Les partis du Progrès et du socialisme (PPS), de la Justice et du développement (PJD), de la Fédération de gauche et de l'Istiqlal ont condamné, mardi soir, le bombardement israélien de l'hôpital baptiste Al Maamadani dans la bande de Gaza, ayant fait plus de 500 morts, majoritairement des enfants. Par le biais de communiqués distincts, les formations ont fustigé l'offensive qui intervient alors que la région est à son douzième jour d'état de siège imposé par Israël. Il s'agit en effet de l'attaque la plus meurtrière depuis le début de ces opérations, qui ont visé précédemment plusieurs infrastructures institutionnelles palestiniennes et onusiennes, ainsi que les habitations de civils. Dans ce contexte, le PPS a condamné «dans les termes les plus fermes le massacre odieux commis par l'entité sioniste contre le peuple palestinien sans défense», soulignant que «cet horrible massacre est une preuve supplémentaire que l'entité criminelle sioniste continue de mener une véritable guerre d'extermination visant le peuple palestinien et autorisant l'effusion de son sang, en toute impunité et sans rendre de comptes». Le parti d'opposition a par ailleurs dénoncé «le soutien et l'alignement politique, médiatique, financier et militaire absolu dont Israël bénéficie auprès des puissances impérialistes occidentales, en particulier des Etats-Unis». Des partis de l'opposition dénoncent un génocide De son côté, le PJD a appelé à la fermeture du bureau de liaison d'Israël à Rabat, en plus d'«une action rapide au plus haut niveau afin d'affirmer une prise de position ferme et dissuader l'ennemi sioniste, pour enfin mettre fin à ce génocide» en cours en Palestine et surtout dans la bande de Gaza. Le parti islamiste a tenu l'entière responsabilité du massacre «à la fois envers l'Amérique – et ses alliés occidentaux – qui a désormais supervisé directement, sous le regard du monde entier, les opérations militaires israéliennes et a fait obstacle à la résolution du Conseil de sécurité» relative à une trêve humanitaire dans la région. La formation a pointé la position de Washington comme étant «un soutient inconditionnel à l'occupation pour poursuivre son attaque brutale contre Gaza». La Fédération de gauche démocratique (FGD) a, pour sa part, indiqué «suivre avec consternation les actions de l'ennemi depuis le début de l'opération 'Déluge d'Al-Aqsa'», menée le 7 octobre par la branche armée du Hamas depuis Gaza. Le parti dénonce «une guerre génocidaire» menée par Israël contre le peuple palestinien, le bombardement de l'hôpital baptiste par Israël hier étant une nouvelle escalade. Dans ce sens, la FGD a «condamné, avec la plus grande fermeté, ces crimes de guerre odieux commis par l'occupation sioniste, qui ne serait pas passée à l'action sans la bénédiction des pays colonialistes occidentaux s'étant opposés aux résolutions de l'ONU» pour instaurer une paix durable. Gaza : Le Maroc condamne le ciblage des civils, des partis soutiennent la résistance et d'autres gardent le silence La situation de fait accompli est ainsi celle où «les dispositions internationales et les droits humains que ces Etats prétendent faussement et hypocritement défendre» sont bafoués, a fustigé le parti dans son communiqué. Par la même occasion, celui-ci a dénoncé «l'échec honteux des Etats arabes et leur incapacité à prendre des positions décisives pour mettre fin à un nouveau génocide, il s'est produit ce même mois, mais il y a cinquante ans». A ce titre, la FGD a lancé un appel à l'Etat marocain pour «revenir sur la honteuse normalisation avec l'entité sioniste». La Fédération exige notamment la fermeture du bureau de liaison d'Israël au Maroc, ainsi que «les initiatives nécessaires pour protéger le peuple palestinien et ses droits historiques légitimes». A part l'Istiqlal, les partis de la coalition du gouvernement se taisent A l'exception du parti Istiqlal, les autres partis de la majorité gouvernementale n'ont pas publié de communiqués dénonçant les massacres à Gaza. Dans des termes moins forts, la formation a appelé «à la fin immédiate des actions militaires qui plongeront le région dans une guerre imminente qui hypothèquerait une fois de plus les droits légitimes du peuple palestinien, tout en créant une fracture au sein de la communauté internationale». L'Istiqlal a par ailleurs appelé à «garantir une protection internationale aux civils palestiniens sans défense, contre toute réaction de représailles dans la bande de Gaza et dans le reste des territoires palestiniens, en plus de l'approvisionnement en denrées alimentaires, en médicaments, en carburant et autres produits de première nécessité pour la subsistance de la population». Le parti a également insisté sur «la relance du processus de négociation politique entre l'Autorité palestinienne et Israël, sur la base du dialogue et du respect des résolutions ainsi que de la légitimité internationales». Hier soir, le ministère des Affaires étrangères a condamné fermement le bombardement par les forces israéliennes de l'hôpital baptiste de la bande de Gaza. La diplomatie marocaine a réitéré la primauté de la protection des civils, de manière à ce qu'ils ne soient plus ciblés. Dans le même contexte, la soirée de mardi a été marqué par des rassemblements de soutien à la Palestine dans plusieurs villes du Maroc, où les manifestants ont fustigé l'attaque contre la structure hospitalière.