En déplacement pour une visite d'État de trois jours au Maroc, du 28 au 30 octobre 2024, le Président Emmanuel Macron a marqué un temps fort ce mardi en s'adressant directement au Parlement marocain. Dans un discours porteur d'une vision ambitieuse, il a souligné son désir de renforcer les liens franco-marocains en abordant des enjeux majeurs tels que la coopération régionale, la paix, et la diplomatie, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour l'avenir des relations bilatérales. « Pour projeter notre relation bilatérale vers l'avenir et porter cette ambition et ces projets, j'ai proposé à Sa Majesté le Roi que la France et le Maroc soient liés par un nouveau cadre stratégique », a annoncé Emmanuel Macron, insistant sur l'importance de donner un nouveau souffle aux relations bilatérales. Il a indiqué qu'un accord pourrait être signé à l'occasion d'une prochaine visite d'État de Sa Majesté en France, en 2025, marquant le 70e anniversaire de l'accord de La Celle-Saint-Cloud. Dans cet esprit de collaboration renforcée, un comité de suivi paritaire sera établi dès le premier trimestre 2025, avec pour mission de formuler des propositions pour structurer ce nouveau partenariat. « Le Royaume du Maroc serait ainsi le premier pays hors de l'Union européenne avec lequel nous nous engagerions aussi intensément », a affirmé Macron, précisant que cet accord inclura les institutions, les communautés, les jeunesses et les talents des deux nations, réunis autour d'une ambition commune. Proche-Orient : La voix de la diplomatie est possible, selon Macron Le Président français a également profité de son discours pour souligner les défis régionaux, en particulier la crise au Proche-Orient. Evoquant le récent conflit, il a rappelé les attaques du 7 octobre 2023 perpétrées par le Hamas contre Israël. « Le 7 octobre 2023 a constitué une attaque d'une barbarie particulièrement atroce perpétrée par le Hamas contre Israël et son peuple. Et Israël a le droit de défendre son peuple contre une telle menace », a-t-il souligné. Cependant, Macron a mis l'accent sur la nécessité d'un cessez-le-feu pour éviter l'aggravation des souffrances civiles. « Rien ne peut justifier pour autant le bilan humain désastreux à Gaza, et la souffrance que connaissent les populations civiles », a-t-il déclaré, ajoutant que la France demande un cessez-le-feu à Gaza depuis novembre 2023 pour « libérer les otages, protéger les populations et permettre enfin à l'aide humanitaire de parvenir dans la bande de Gaza ». Il a également appelé à une suspension des exportations d'armes destinées à être utilisées dans les zones de conflit : « En cohérence avec cette position, j'ai appelé à ce que cesse les exportations d'armes aujourd'hui utilisées à Gaza, en Cisjordanie, et au Liban ». En outre, il a plaidé pour une diplomatie active pour soutenir une solution durable et pacifique entre Israël, la Palestine et le Liban. « La voix de la diplomatie est possible, elle est exigeante, et c'est celle que la France soutien pour permettre aux peuples israéliens, palestiniens et Libanais, de voir leur aspiration à la paix et à la sécurité garantie, et à tout les déplacés de rentrer en sécurité chez eux. Vous connaissez l'attachement historique de la France à la solution des deux états », a-t-il soutenu. Le Président Emmanuel Macron a également abordé la montée de l'antisémitisme en France et à l'international, insistant sur l'importance de lutter sans relâche contre ce fléau. « Vous connaissez aussi notre engagement sans faille à lutter contre l'antisémitisme en France et partout dans le monde. Cet engagement est irréductible », a-t-il affirmé devant le Parlement marocain. Il a déploré la recrudescence des actes antisémites, particulièrement marqués cette dernière année. « Je le dis dans un temps où les actes antisémites, tout particulièrement cette dernière année, ont refait surface et partout. Pullule », a-t-il ajouté, soulignant la nécessité de préserver la cohésion des sociétés face à ces tensions et de défendre les valeurs communes entre la France et le Maroc. Sur ce sujet sensible, Macron a tenu à rappeler que le Maroc joue un rôle précieux. Il a salué les efforts de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour la tolérance et la lutte contre l'antisémitisme, estimant que le Royaume et la France partagent une responsabilité commune pour protéger leurs concitoyens, promouvoir le vivre-ensemble, et défendre la paix dans un contexte international de plus en plus instable. Un hommage appuyé au Maroc et au Roi Mohammed VI Macron a tenu à saluer les efforts du Maroc, soulignant le rôle du Roi Mohammed VI, Président du Comité Al-Qods, dans le soutien aux populations palestiniennes et libanaises. « Je souhaite ici encore rendre hommage à l'action de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, également président du Comité Al-Qods, et à son investissement personnel pour apporter l'aide humanitaire urgente aux populations palestiniennes et libanaises », a-t-il déclaré, rappelant la mobilisation du Maroc pour la désescalade et le dialogue. Dans un contexte de tensions croissantes, Macron a valorisé la voix marocaine, qualifiant le Maroc de « voix forte et singulière » portée par la « raison et la justice ». Il a ajouté que le Royaume reste fidèle à ses principes et ses engagements, soulignant que la France et le Maroc partagent une vision commune pour œuvrer ensemble à la paix dans la région.