La chambre correctionnelle en appel près la Cour d'appel de Casablanca a confirmé ce mercredi la condamnation de Babour Sghir, ancien député de l'Union constitutionnelle (UC), à cinq ans de réclusion ferme pour escroquerie aux dépens de la Société marocaine de crédit-bail (SMCB). Deux autres accusés ont également vu leurs peines confirmées. Le jugement de première instance, rendu par la quatrième chambre correctionnelle du tribunal de première instance (TPI) de Casablanca, avait reconnu l'ancien parlementaire coupable d'escroquerie portant sur un montant avoisinant les 600 millions de dirhams (MDH). Son beau-frère avait écopé de quatre ans de prison ferme, tandis qu'un troisième complice avait été condamné à trois ans d'incarcération. Les prévenus étaient poursuivis pour une série de délits incluant la falsification d'actes sous seing privé, de documents commerciaux et bancaires, l'usage de faux, l'abus de confiance ainsi que la dissipation de biens gagés. L'enquête judiciaire avait mis en lumière un montage frauduleux impliquant des détournements de garanties et des manipulations contractuelles au détriment de la SMCB. Cette condamnation s'ajoute à d'autres affaires dans lesquelles Babour Sghir a déjà été reconnu coupable. En juillet 2023, il avait été condamné en première instance à quatre ans et demi de prison et à une amende de 5 000 dirhams pour escroquerie et faux en écriture privée dans un dossier impliquant la Société de distribution de carburants et combustibles (SDCC), filiale de la raffinerie Samir. L'ancien député, propriétaire des sociétés Carco Trans et Sami Oil, spécialisées dans la distribution de produits pétroliers, avait vu ses engagements commerciaux défaillir après la crise financière ayant frappé Samir en 2015, laissant derrière lui un passif dépassant 2,4 milliards de dirhams. Par ailleurs, la justice casablancaise l'a également condamné dans une autre procédure pour falsification de chèques et émission de titres sans provision. Initialement puni de cinq ans de prison ferme, son verdict avait été réduit en appel à deux ans et demi, avec un relèvement des dommages et intérêts à 2,3 millions de dirhams. Malgré ces condamnations successives, Babour Sghir demeure poursuivi dans d'autres affaires liées aux crimes financiers. Il comparait actuellement devant la cour d'appel de Casablanca aux côtés d'anciens cadres du secteur bancaire, notamment un ancien directeur général délégué de la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE), pour des accusations de corruption, escroquerie, falsification de documents bancaires et soustraction frauduleuse de biens placés sous saisie.