La chambre criminelle de première instance de la Cour d'appel de Casablanca a rendu, vendredi 26 juillet, son verdict dans l'affaire intentée par Bank of Africa (BOA) contre l'ancien député de l'Union constitutionnelle, Babour Sghir, et d'anciens employés de l'établissement bancaire, qui étaient poursuivis pour faux en écritures bancaires et de falsification de documents officiels à des fins frauduleuses de garanties financières. Au terme de six heures de délibération, sous la présidence du juge Ali Torchi, la section des crimes financiers a condamné l'ancien parlementaire à une peine de 5 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 500 000 dirhams. L'expert judiciaire Rachid F., a écopé, quant à lui, de huit ans de prison ferme et une amende de 800 000 dirhams, tandis que le directeur général de l'ex-BMCE (BOA actuellement), M. E., a été condamné à six ans fermes et à une amende de 600 000. Le tribunal a, en outre, condamné deux autres anciens employés (S. F.) et (S. K.) respectivement à des peines de cinq et deux ans de détention, assorties d'amendes d'un montant de 500 000 et 100 000 dirhams. De plus, Babour Sghir, trois autres condamnés devront verser solidairement un dédommagement de deux millions de dirhams à Bank of Africa, tandis que Rachid Fahim devra, de son côté, verser la somme de 1 600 000 dirhams à Babour Sghir, qui s'est, lui aussi, constitué partie civile. Les condamnés ont dix jours pour faire appel dans cette affaire, qui a éclaté en janvier 2022 et qui a révélé la complicité d'anciens employés de la banque qui avaient permis à Babour Sghir d'obtenir indûment des facilités bancaires et des prêts au profit de ses sociétés Samir Oil et Forsell Trading. Au cours d'une audition par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), le représentant légal de BOA a confirmé que la dette due par les deux sociétés s'élève à plus de 300 millions de dirhams.