Hespress a obtenu de bonnes sources bien des détails concernant le dossier du parlementaire du Parti de l'Union constitutionnelle (UC), le dénommé Babour Sghir, arrêté le 8 janvier dernier pour fraude et falsification de documents bancaires. Le parlementaire a été arrêté sur la base d'une plainte déposée par Bank of Africa qui l'accuse de faux en écritures bancaires et de falsification de documents officiels à des fins frauduleuses de garanties financières, d'escroquerie et de destruction des biens hypothéqués, entre autres. Mais l'art de l'escroquerie du député incontournable du parti politique de l'UC à Settat et bien que novice en la matière, ne s'arrête pas là. Le bonhomme, figurait parmi les clients de « Bank of Africa » (ex BMCE), et aurait reçu moult facilités bancaires et des prêts au profit de ses sociétés, « Samir Oil » et « Forsell Trading ». Le représentant légal de la Bank of Africa, lors d'une audition par des officiers membres de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), a confirmé que la dette due par les deux sociétés s'élève à plus de 30 milliards de centimes. En cours également dans cette affaire de duperie à grande échelle, des obligations, émises par l'institution bancaire « Attijari Wafabank » avant qu'elles ne soient avérées frauduleuses. En effet, l'intéressé aurait remis une attestation de cette dernière quant à la restriction de l'hypothèque sur les obligations. Aussi, a-t-il remis pour cela à l'établissement bancaire poursuiveur, le document de « Attijari Wafabank » attestant que les obligations ont été hypothéquées à son profit et que cette dernière s'était engagée à verser son montant à la Banque marocaine du commerce extérieur (actuellement Bank of Africa) le moment venu. Il aurait également fourni des documents d'« Attijari Wafabank » qui attestent que trois autres obligations y sont contenues d'un montant de 11 milliards et lui sont hypothéquées, et que cette dernière s'engage à les verser à Bank of Africa. Filouterie que tout cela et ce dernier établissement bancaire de se retrouver devant de faux documents, quand est arrivé la maturité et que sont venues les échéances de certaines de ces obligations. Une correspondance entre les deux institutions financières allait alors dévoiler le pot aux roses. Bank of Africa s'est trouvée, dans l'obligation de négocier avec Babour Sghir pour recouvrer ses biens. C'est ainsi qu'il a été convenu de faire une hypothèque sur les actions de la société « Samra Holding » et la société « Sama Private », et de faire une hypothèque sur le compte commercial de « Samra Holding », s'élevant à 259 millions de dirhams, en plus de fournir une garantie de remboursement de toutes les dettes envers ladite banque. Mais ni l'une ni l'autre n'ont été respectées. « Bank of Africa » a été contrainte de porter plainte devant le Tribunal de Commerce de Casablanca, où elle obtiendra deux jugements, dont le premier obligera les prévenus à payer une somme de 288.557.526,13 dirhams, tout en déterminant la contrainte physique contre le prévenu Babour Sghir en tant que garant. Le second jugement est prononcé contre la société « Forsell trading » et Babour Sghir pour la somme de 35 450 000,00 dirhams, avec également contrainte physique contre le garant Babour. Pire, les sociétés susmentionnées n'ont pas été notifiées dans le cadre de la procédure d'exécution, étant donné qu'il n'a pas été trouvé d'adresses de siège social. Lors de son audition, Babour Sghir a nié avoir remis deux attestations d'hypothèque des obligations du fonds retirées d'une autre banque en mettant l'escroquerie sur le dos de l'ancien responsable de la clientèle et une autre personne. Selon Babour c'étaient eux qui avaient apporté lesdites attestations. Il aurait, d'ailleurs déposé plainte contre eux, auprès du procureur du Roi à Casablanca. Concernant ses négociations avec la banque, l'accusé ne les a pas niées et a déclaré qu'il avait fourni des garanties à un certain "L.L". Il aurait également révélé que ladite personne avait obtenu de sa part une villa à Mohammedia, un appartement rue Yacoub El Mansour à Casablanca, un autre dans la ville de Skhirat ainsi qu'un terrain agricole en périphérie de Marrakech d'une superficie de 14 hectares, sans compter qu'il lui avait équipé une salle de sport dans la ville d'Azrou. Lors de son interrogatoire, le parlementaire a souligné que lorsqu'il s'est renseigné auprès de l'intéressé sur les raisons pour lesquelles le dossier avait suivi cette voie, malgré les garanties fournies comme demandé, ce dernier l'a assuré que le directeur général de la banque avait référé l'affaire à des personnes influentes. Il a également indiqué avoir cédé à un autre employé de la banque une villa dans la ville de Settat, et lui avoir acheté une voiture « Golf 5 », pour des services bancaires rendus. Par ailleurs, Babour aurait également empêché le commissaire judiciaire d'entrer dans sa carrière à la périphérie de Settat, selon le déclarations du représentant légal de la banque lors de son audition. Ce n'est que lors d'une seconde tentative, que les engins de la carrière appartenant au parlementaire, ont été saisis par le commissaire judiciaire. Mais ô surprise, lors de la vente aux enchères de ces machines sur la base d'une décision de justice, il s'est avéré que les engins avaient été remplacés par d'autres véhicules dont la valeur était bien en deçà de l'estimation. D'autre part, le parlementaire de l'UC, faisait l'objet de deux notes de recherche au niveau national lancées par la Gendarmerie Royale pour escroquerie et émission de chèque sans provision.