L'Algérie a saisi la justice française contre Louis Sarkozy (27 ans), fils de l'ancien président Nicolas Sarkozy, après des déclarations incendiaires sur son ambassade à Paris. L'affaire, qui exacerbe les tensions entre Alger et Paris, alourdit un climat diplomatique déjà marqué par de profonds différends. Mercredi 12 mars, l'ambassade d'Algérie en France a officiellement déposé une plainte auprès des autorités judiciaires, dénonçant des «menaces graves» à l'encontre de sa mission diplomatique, selon une source algérienne citée par le média proche du régime TSA. L'objet du litige remonte à une interview publiée le 13 février dans Le Monde, dans laquelle le fils de l'ancien président français déclarait : «Si j'étais aux commandes et que l'Algérie arrêtait [l'écrivain] Boualem Sansal, je brûlerais l'ambassade, stopperais tous les visas et augmenterais les droits de douane de 150 %.» Ces propos, aussitôt qualifiés de «transgression inadmissible» par Alger, ont engendré divers commentaires. L'affaire Sansal, à laquelle Louis Sarkozy faisait référence, est devenue un symbole des crispations franco-algériennes. Arrêté en mi-novembre 2024 à l'aéroport d'Alger pour des motifs liés à la sécurité nationale, l'écrivain franco-algérien, atteint d'un cancer, demeure en détention, malgré les appels répétés de la France, y compris du président Emmanuel Macron, en faveur de sa libération. Cette nouvelle crise s'ajoute à une série de contentieux qui ont mis à mal la relation entre Alger et Paris. Depuis juillet, la reconnaissance par Emmanuel Macron de la souveraineté marocaine sur le Sahara a provoqué l'ire des autorités algériennes, qui soutiennent le Front Polisario. Dans le même temps, le refus d'Alger d'accueillir plusieurs de ses ressortissants expulsés par la France pour des motifs de sécurité a creusé le fossé entre les deux pays. Face à cette impasse, le gouvernement français a brandi la menace d'une révision des accords migratoires facilitant l'installation d'Algériens en France. L'assassinat récent d'un homme à Mulhouse, attribué à un ressortissant algérien, a encore envenimé le débat, fournissant aux courants politiques proche du gouvernement un nouvel argument en faveur d'un durcissement des politiques migratoires.