A une semaine de l'ouverture, à Addis-Abeba les 17 et 18 février de la 37e session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etats de l'Union africaine, le groupe de l'Afrique du nord a convenu hier soir de présenter la candidature de la Mauritanie à la présidence tournante de l'organisation panafricaine, se félicitent plusieurs médias à Nouakchott. Cette solution de compromis évite un duel entre le Maroc et l'Algérie. Le gouvernement du voisin de l'Est s'est mobilisé pour assurer à Abdelmadjid Tebboune le titre honorifique de président de l'organisation panafricaine alors qu'il se prépare à briguer en 2024 un second mandat à la tête du pays. Le ministre algérien des Affaires étrangères a, ainsi, remis des messages de Tebboune aux présidents de la Tunisie, la Libye et la Mauritanie, afin de les convaincre de soutenir la candidature du locataire du palais d'El Mouradia. Ahmed Attaf a abordé le sujet, à Alger, avec un représentant du Polisario. Une opération qui s'est avérée vaine. La Mauritanie, avec notamment le soutien du Maroc, a pu se présenter comme une solution de compromis ayant le mérite de ne pas aggraver la cohésion du groupe de l'Afrique du nord, déjà entamée par la question du Sahara occidental. Pour rappel, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Merzoug, a effectué en janvier dernier des visites en Algérie, Tunisie et Maroc, afin de défendre le bienfondé de la candidature de Mohamed Cheikh Ould El Ghazouani à la présidence tournante de l'UA. Le choix de la Mauritanie empêche Abdelmadjid Tebboune de siéger, durant trois années, au mécanisme de la troïka africaine sur le Sahara occidental, lancé en 2018 lors du sommet de l'Union africaine de Nouakchott. Le groupe de l'Afrique du nord au sein de l'UA est composé du Maroc, Algérie Tunisie, Libye, Egypte, Mauritanie et Polisario.