Les déclarations de la directrice des Archives royales sur la marocanité du Sahara oriental ont très vite fait réagir de nombreux médias en Algérie. Les déclarations de membres du gouvernement algérien devraient suivre. Sans surprise, les déclarations de la directrice des Archives royales, Bahija Simou, sur la marocanité du Sahara oriental ont créé des remous en Algérie. Les médias arabophones et francophones ont condamné en chœur «une nouvelle provocation du Makhzen» sans pour autant développer de contre arguments sur le plan historique étayant l'appartenance de ce territoire à l'Algérie. «C'est une escalade dangereuse du régime marocain du Makhzen» écrit Echoroukonline. Le média s'est focalisé sur la fonction qu'occupe Mme. Simou, «une personnalité officielle», pour dénoncer «une atteinte à l'intégrité territoriale de l'Algérie». Le site du journal Echorouk a établi un lien entre «ces déclarations visant l'intégrité territoriale de l'Algérie par des responsables marocains» et le front social au Maroc qui bouillonne. «En témoignent les protestations contre le régime en raison du coût scandaleux des denrées alimentaires de grande consommation». Et de conclure que «cette nouvelle provocation est destinée à détourner l'attention des Marocains de leurs problèmes quotidiens». Baliser la voie à la position officielle Un autre média arabophone a dénoncé, pour sa part, «une dangereuse déclaration, car elle a été tenue par une autorité officielle marocaine». Même son de cloche chez la presse francophone. TSA-Algérie a condamné une «nouvelle provocation du Maroc à l'égard de l'Algérie». «Sept mois après le dérapage de Ahmed Raissouni, c'est une officielle marocaine qui reprend la même diatribe à l'égard de l'Algérie. Bahija Simou a déclaré publiquement que "le Sahara oriental est marocain". Plus que de la provocation, c'est une atteinte publique et officielle à l'intégrité territoriale de l'Algérie», dénonce la même source. «Des propos extrêmement graves», d'autant qu'ils sont tenus par «une partie officielle de l'Etat marocain». Cette colère exprimée par la presse algérienne devrait être suivie par une réaction officielle des plus hautes autorités du pays. Pour rappel, en juillet 2020, le président Abdelmadjid Tebboune avait qualifié le projet marocain de construction d'une caserne militaire des Forces armées royales (FAR) à Jerada «de forme d'escalade qui doit s'arrêter». Une position qui est venue ponctuer une intense campagne médiatique. Le même enchainement a eu lieu suite à l'appel lancé par Ahmed Raissouni pour récupérer Tindouf et l'ensemble du Sahara oriental. Après la presse, le gouvernement algérien est entré en jeu pour fustiger «une incitation claire et un appel explicite à attaquer la souveraineté des Etats». Mardi au Forum de la MAP, Bajiha Simou a affirmé que dans les Archives Royales «il n'y a pas que les documents historiques attestant de la souveraineté du Maroc sur ce qui est appelé entre guillemets "le Sahara occidental" mais aussi sur "le Sahara oriental"».