A la Chambre des communes au Parlement britannique, le lobby du Polisario s'active. Deux de ses députés ont saisi le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement sur la question du Sahara. Ainsi Ben Lake de la formation Plaid Cymru ou le Parti de Wales, a demandé à ce membre du gouvernement si la question du Sahara occidental était au menu des récentes discussions qu'il a eues avec son homologue marocain. Ce jeune parlementaire de 28 ans est connu pour ses récurrentes questions orales et écrites sur le sujet adressées au secrétaire d'Etat James Cleverly. En janvier, Lake s'est interrogé «si le commerce de produits originaires du Sahara occidental, sans le consentement du peuple sahraoui, est conforme à la légalité internationale ?» Cleverly a affirmé dans sa réponse que «l'accord d'association entre le Maroc et l'Union européenne a été modifié pour se conformer à la décision de la Cour de Justice de l'Union européenne, à la suite de consultations de l'UE avec un large éventail de représentants, de parties prenantes, de la société civile et d'autres organisations du Sahara occidental. L'accord d'association Royaume-Uni-Maroc reproduit les effets de l'accord d'association UE-Maroc existant, y compris sur l'application territoriale actuelle et les produits originaires du Sahara occidental sont soumis aux contrôles des autorités douanières du Maroc». Parallèlement à l'intervention de Ben Lake, le patri Travailliste a mobilisé sa députée Kim Johnson pour saisir le même membre du gouvernement sur le différend régional. Elle a choisi d'axer sa question sur les efforts que le gouvernement britannique déploie pour assurer l'organisation d'un referendum d'autodétermination dans la province. En janvier, elle avait déjà saisi le ministre James Cleverly sur l'intégration du Sahara dans l'accord d'association Maroc-Royaume-Uni. Depuis l'opération des FAR à El Guerguerate, le lobby du Polisario à la Chambre des communes au Parlement britannique a multiplié ses actions. Le 14 décembre Jeremy Corbyn, l'ancien chef du Parti Travailliste, avait lancé une pétition demandant au gouvernement de Boris Johnson de «reconnaitre le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination (…) et de redoubler d'efforts au Conseil de sécurité des Nations unies pour organiser un référendum» au Sahara occidental. Une mobilisation qui s'est accompagné par un déluge de questions au gouvernement. En mars, le ministre d'Etat à l'Asie du sud et au Commonwealth, lord Tariq Mahmoud Ahmed, a indiqué lors d'un débat à la Chambres des lords que «le nouvel accord couvre 2,4 milliards de livres sterling d'échanges de biens et de services entre le Royaume-Uni et le Maroc et profite aux principaux secteurs britanniques telles que les industries automobile et aérospatiale».