Le nouvel accord d'association entre le Maroc et le Royaume-Uni a soulevé les plus vifs débats au sein du Parlement de Westminster. Entre partisans et opposants, le gouvernement de Boris Johnson a vaillamment défendu ce nouvel accord qui inclura le territoire du Sahara, contre les défenseurs des thèses séparatistes. Détails. La question du Sahara marocain a ressurgi au Parlement du Royaume-Uni, provoquant des divisions au sein de la Chambres des Lords. Lors de la discussion du nouvel accord d'association entre le Maroc et le Royaume-Uni, signé en 2019 et entré en vigueur en janvier dernier, des Lords de l'opposition ont plaidé pour le retrait du territoire du Sahara de cet accord commercial, reprenant ainsi la ritournelle habituelle et les éléments de langage du front séparatiste. Certains Lords du Parti travailliste et du Parti démocrate libéral ont présenté une motion de regret contre l'accord d'association. Un geste symbolique sans force juridique. Les critiques sont venues du Parti travailliste, parti traditionnel de gauche, dont le Lord Wilfrid Stevenson a vivement contesté l'inclusion des provinces du Sud dans la future association maroco-britannique, sous prétexte qu'il s'agit d'un territoire non autonome selon les Nations Unies. « Si nous ne faisons rien, nous serons certainement complices de saper les efforts menés par l'ONU pour parvenir à une solution politique qui prévoit l'autodétermination du peuple du Sahara occidental », a-t-il plaidé. Le parlementaire britannique s'est également servi des avis de la Cour européenne de Justice, qui a exclu, en 2018, le territoire du Sahara de l'accord de pêche entre le Maroc et l'UE. Wilfrid semble avoir oublié que la Parlement européen a fini par ratifier ledit accord qui regroupe l'intégralité du territoire du Maroc, la Commission européenne l'avait même jugé bénéfique pour les habitants des provinces du Sud. Le parti démocrate libéral s'est joint à son tour au camp des contestataires, le Lord Shipley s'est efforcé de soutenir l'argumentaire de son camarade travailliste, en s'appuyant sur l'avis consultatif de la Cour de la Haye en 1975, qui selon lui, soutient le principe d'autodétermination. Or, la plaidoirie de M. Shipley a ignoré le passage qui confirme les liens d'allégeance entre les tribus sahraouies et les sultans du Maroc. Argument incontestable qui prouve la souveraineté historique du Maroc sur les provinces du Sud, ayant constitué le fondement légitime de la Marche Verte. De l'autre côté de la Chambre, le Maroc reste soutenu par la majorité conduite par le Parti conservateur, qui dirige l'actuel Cabinet britannique. Lors de la discussion, Lord Patten s'est félicité de l'excellence de l'accord d'association signé avec le Maroc, qu'il considère un pays « vital » pour la sécurité du Royaume- Uni, dans le « littoral nord-africain-méditerranéen ». « Le débat sur la motion de regret n'est donc rien de plus qu'un signal de vertu intéressant et n'a absolument aucun effet sur ce qui s'est passé avec cet excellent accord », a-t-il martelé devant les membres de l'opposition. M. Patten a rappelé que l'Union Européenne a reconnu la réalité sur le terrain dans ses récents accords avec le Maroc, dont l'accord de pêche. Le Lord conservateur a franchement dit qu'il ne veut pas voir le nouvel accord commercial compromis par le conflit du Sahara, soulignant le potentiel gigantesque de coopération économique qui existe entre Rabat et Londres. « Nous avons des liens excellents et croissants entre la bourse de Casablanca, qui se développe rapidement en Afrique du Nord, et la Bourse de Londres, que je souhaite voir prospérer », a-t-il déclaré. De son côté, le gouvernement de Boris Johnson semble déterminé à aller de l'avant dans sa future association avec le Maroc. Le ministre d'Etat à l'Asie du sud et au Commonwealth, Lord Tariq Mahmoud Ahmed, a loué les vertus de l'accord signé en 2019. « Le nouvel accord couvre 2,4 milliards de livres sterling d'échanges de biens et de services entre le Royaume-Uni et le Maroc et profite aux principaux secteurs britanniques telles que les industries automobile et aérospatiale », ajoutant « l'accord fournit également une plate-forme pour approfondir nos relations bilatérales de commerce et d'investissement à l'avenir ». Rappelons que le gouvernement britannique n'a pas encore changé sa position dans le conflit du Sahara, l'ambassadeur du Royaume-Uni, Simon Martin, nous a indiqué que son pays appuie toujours le processus politique, sous l'égide de l'ONU, pour parvenir à une solution négociée et mutuellement acceptable. En effet, malgré cette attitude circonspecte, partagée avec l'Union Européenne, la situation sur le terrain est en train de changer en faveur du Maroc. La reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara et l'ouverture de plusieurs consulats de pays africains et arabes à Laâyoune a consacré la réalité incontestable du droit inaliénable du Maroc sur ses provinces du Sud, en dépit des tentatives du Polisario et de ses alliés de tordre les principes du droit international à des fins séparatistes.