Un « Collectif des journalistes algériens solidaires avec le peuple sahraoui (CJASPS) », bien sûr à la solde du pouvoir et « Voix de son maître » vient de rendre publique, ce 24 avril, une déclaration pour « dénoncer les pratiques coloniales du Maroc » (sic). Il met sur le dos du Maroc la responsabilité de « l'impasse dans laquelle se trouve actuellement le processus de négociations maroco-sahraoui, rendu possible par l'obstination du Maroc et le renoncement de ses engagements internationaux (...) et constate que l'occupant marocain veut profiter de la conjoncture régionale difficile pour imposer le fait accompli colonial dans le territoire non autonome du Sahara occidental ». Dans l'introduction de ce texte qui se veut aussi un appel aux membres du Conseil de sécurité, le ton de la récrimination est donné dès le départ et la sémantique moutonnière n'en démord décidément pas de la condamnation du Maroc. On relève les mêmes termes utilisés avec une navrante récurrence à la fois par le pouvoir algérien, ses propagandistes, la presse à sa dévotion et ses services : « le Maroc colonial », « l'occupant marocain du territoire », le « territoire non autonome du Sahara »...Cette lexicologie des années soixante, éculée à coup sûr, refleurissant néanmoins depuis 2007, copiée-collée de la fameuse résolution 1514, votée en décembre 1960, œuvre de la IVème Commission des Nations unies sur la décolonisation nous donne la preuve par deux que la presse algérienne veut fourvoyer les esprits et reste limitée. Si, en effet, la Résolution 1514 est consacrée à la décolonisation, c'est d'abord le Royaume du Maroc, en son temps, qui la revendiqua de « jure » et de facto. Car elle s'appliquait bel et bien aux territoires marocains spoliés, colonisés et occupés par l'Espagne. Celle-ci ne restitua Sidi Ifni qu'en juin 1969, soit dix ans après Tarfaya et suite à d'âpres négociations, encouragées par les Nations unies d'ailleurs. Le 14 décembre 1960, date à laquelle la résolution 1514 avait été adoptée, l'Algérie en tant qu'Etat n'existait pas, mais le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) incarnait le mouvement d'indépendance, présidé par Farhat Abbès qui soutenait le Maroc dans ses revendications. Personne – aux Nations unies notamment – n'entendait parler du « polisario » ou de peuple sahraoui...Ce dernier était, il est toujours partie intégrante du Royaume du Maroc, parce que le Maroc a ses prolongements jusqu'aux contours du Sénégal, son histoire mélangée avec celle de la Mauritanie et parce que, chers confrères algériens, certains Rois du Maroc sont originaires du Sahara... Vous dites que le Maroc « bloque le processus de règlement de la question de l'ancienne colonie espagnole, en foulant le droit international et en violant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance ». Voilà encore une pernicieuse contre-vérité, or il est quand même surprenant que vous ne fassiez pas l'effort pour aller plus loin que votre lorgnette : « l'ancienne colonie espagnole » ! dites-vous ? En effet, sauf que l'Espagne en occupant le Sahara en 1884 n'avait pas trouvé un territoire vide ou abandonné, terra nullius, comme on dit. Elle s'était confrontée à une résistance de populations qui proclamaient leur fidélité au Maroc et à ses Rois, se rendaient régulièrement chez ces derniers pour renouveler leur allégeance... Oui, en effet, la question du Sahara est inscrite dans le chapitre de la décolonisation de la 4ème Commission dès 1956 et 1960, mais par le Maroc, ce pays ayant-droit face à l'Espagne, mais jamais par l'Algérie ou son factotum appelé polisario qui n'a jamais existé avant 1974, lorsque Boumediene, tout à sa hargne antimarocaine, et le général Franco l'avaient créé... En 1974, l'Espagne avait opéré avec les Nations unies un recensement à des fins de préparatifs pour un éventuel référendum. Il a été dénombré quelque 68.000 personnes entre Lâayoune et Dakhla, appelée Villa-Cisneros...En novembre 1975, la Marche verte a libéré le territoire et ses populations, le Maroc a retrouvé ses terres spoliées. Sur les 68.000 habitants, très peu ont quitté le Sahara, – 4 à 5000 personnes – encore que conduits de force vers Tindouf, manu militari dans des fourgons de l'armée algérienne , campée en catimini pas loin pour surveiller le déroulement des opérations. Comment donc en trente ans, 5000 sahraouis deviendraient 120.000 personnes ou plus, comme le prétend la propagande algérienne ? Générations spontanées ! En réalité, pendant toutes ces années, le polisario a fait la chasse à l'homme dans ce « no man's land » sahélien pour récupérer entre la Mauritanie, le Niger, le Mali, le sud algérien tous ceux qui fuyaient les sécheresses en quête de points d'eau cléments... Il les enrôlait de force avec la volonté de grossir les chiffres dans les camps. Tant et si bien que le HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations unies) n'a jamais réussi à pénétrer ces camps de séquestrés pour vérifier qui est sahraoui et qui ne l'est pas ! Il s'est heurté constamment à une fin de non-recevoir du pouvoir algérien... Ignorer de tels faits historiques, c'est pervertir la réalité ! C'est indigne d'une presse qui s'époumone à combattre le Maroc, habituée finalement aux analyses sommaires et réductrices. Vous écrivez : « Ces dernières années, les territoires du Sahara occidental sous occupation marocaine ont connu une dégradation inquiétante des droits de l'homme (assassinats, arrestations, tortures, procès irréguliers...) et un pillage à grande échelle des ressources naturelles : des rapports des ONG et de Parlementaires en font d'ailleurs état ». Là aussi, l'approximation est plus que navrante et le langage – proprement stalinien – reflète, exhale plutôt un parfum de déjà vu ! Comme si le Maroc, loué pour ses vertus de tolérance, son pluralisme politique, son dynamisme économique, ses engagements régionaux et internationaux, la liberté de sa presse, son tourisme et sa stabilité n'était à vos yeux qu'une « cage », une « prison dorée » ! Le Roi Mohammed VI, dans le discours du 6 novembre prononcé à Lâayoune qui a suscité votre ire tant il était pertinent, a démontré que les ressources, phosphatières ou autres dans le Sahara, ne dépassaient guère les 2% de ce que réalise le Maroc et qu'il n'y avait pas motif à croire ce que la propagande algérienne s'efforce à seriner. « Pillage », dites-vous ? Je vous invite à vous rendre dans le Sud du Sahara algérien pour voir dans quel état lamentable il est délaissé, où l'Etat algérien n'a pas investi un centime...Sachez, néanmoins, que près de 80 Milliards de dirhams (8 milliards d'euros) sont annoncés depuis deux mois au Sahara marocain avec la projection vers l'Afrique. Vous écrivez ensuite : « Nous nous élevons contre la position des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), ces monarchies du Golfe qui, pour couvrir les dérapages répréhensibles du royaume chérifien, attisent les tensions en s'alignant sur les thèses de la colonisation marocaine, notamment par leur soutien à la proposition d'autonomie. Sans aucune considération à la raison d'être de l'ONU ni à la responsabilité du Conseil de sécurité dans ses missions de paix et de sécurité dans le monde. » ! Du culot quoi ! Vous imaginez encore un Maroc isolé, coupé de ses amitiés ou infidèle à sa famille politique, au prétexte que son alliance avec les pays du CCG, traduit ce qu'on peut appeler, en géopolitique, un décentrement impératif. Pis : Vous croyez dicter leur attitude à des Etats qui, que vous le veuillez ou non, pèsent de tout leur poids – politique, financier, moral – au motif que votre soutien à l'Iran, au Hezbollah et autre courant idéologique similaire, connaisse désormais l'une des brèches les plus visibles... Le Maroc n'a pas de problème avec les Nations unies, ni même avec le secrétaire général de cette institution. Depuis Dag Hamarshold et jusqu'au diplomate sud-coréen, il en a vus...Mais il a un problème avec Ban Ki-moon, avec ses collaborateurs, comme en témoigne la « fuite » de la fameuse lettre entre lui et le Roi Mohammed VI, avec les apprentis-sorciers de la Minurso, agitateurs patentés pris la main dans le sac...avec enfin le parti-pris de l'ignorance dont la presse algérienne, ignorante, pavlovienne au maximum nous gratifie et nous sermonne de jour en jour.