La direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé, mercredi, aux compagnies aériennes de renoncer à un tiers de leur programme de vols à Paris-Orly et un quart à Roissy-Charles-de-Gaulle le lundi 1er mai, en raison d'un mouvement de grève des contrôleurs aériens. Ces arrêts de travail, à l'appel de syndicats mobilisés contre la très controversée réforme des retraites promulguée à la mi-avril, concerneront aussi de nombreux aéroports en région : 33% des vols devront être annulés préventivement à Marseille, Lyon, Bordeaux, Nantes et Toulouse, alors que 25% des mouvements seront supprimés à Nice et Beauvais, a précisé la DGAC dans un communiqué. L'autorité française alerte également sur de possibles retards à prévoir, invitant les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage et à s'informer auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l'état de leur vol. Selon la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), quelque 3.500 vols ont été annulés au premier trimestre à cause de la grève, dont 500 « à chaud », sans que les passagers aient pu être prévenus à l'avance, synonyme de situations difficiles dans les aérogares. L'organisme de surveillance du trafic aérien européen, Eurocontrol, a, pour sa part, évalué à 10 millions le nombre de passagers touchés par la grève entre mars et début avril. Alors que les grèves reconductibles se poursuivent dans toute la France depuis le 7 mars, l'intersyndicale, réunissant les principaux syndicats du pays, a appelé à faire du 1er mai, fête du travail, « une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale ». Depuis le début du mouvement de contestation contre ladite réforme en janvier, des centaines de milliers de Français ont défilé sur plusieurs semaines dans des manifestations, parfois émaillées de heurts et de violences policières, lesquelles sont dénoncées notamment par des ONG de défense des droits humains.