La Fondation Allal El Fassi a organisé le vendredi 8 décembre 2017, dans le cadre de son programme culturel 2017-2018, une importante conférence sous le thème « Les jeunes et les mutations sociales ». Animée par des professeurs de renom en les personnes de Mmes Khouloud Sbaï, Rquia Achmal et de MM. El Mostapha Haddia, Mohammed Touijri et Moubarak Rabie en tant qu'animateur, cette conférence a vu la participation de près de deux cents personnes d'horizons divers : militants et militantes du Parti de l'Istiqlal, chercheurs, universitaires, étudiants, représentants de la société civile et de mass médias écrits, audiovisuels et électroniques. Donnant le coup d'envoi aux travaux de cette conférence, le professeur Moubarak Rabie, qui s'est longuement attardé sur le contexte que vivent actuellement les jeunes de par les profondes mutations que connaissent nos sociétés, a souligné le rôle fondamental des jeunes en tant que réservoir d'énergies, mettant en relief l'impératif qu'il y a d'investir dans la jeunesse. Le professeur Rabie a également souligné l'intérêt de la stratégie adoptée par notre pays sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à travers l'ouverture vers les pays d'Afrique, à travers l'ouverture de l'Université sur son environnement immédiat notamment, et ce, dans l'esprit de faire de la jeunesse un véritable moteur de croissance et levier essentiel de développement économique et social. Bien des axes forts sur lesquels sont revenus les autres intervenants selon une approche argumentée pour démontrer le poids de la jeunesse et ses capacités à promouvoir le processus de développement et à faire face aux défis de tous genres qui entravent aujourd'hui pareil processus. Dans leurs approches de questions liées à la jeunesse portant notamment sur leur capacité d'innovation, sur leurs compétences cognitives, sur leur degré d'implication, sur leur maîtrise des nouvelles technologies, sur leurs comportements en société, ... les intervenants, chacun de son axe d'analyse, ont livré une radioscopie exhaustive, chiffres à l'appui, de l'existant et appelé à corriger les dysfonctionnements, mettre les moyens pour permettre aux jeunes d'être des acteurs actifs et constructifs de la société d'aujourd'hui et de demain. L' occasion leur a permis aussi de s'arrêter sur la réalité qui prévaut au niveau des pays du continent et des pays du monde arabe pour scruter la réalité en termes de retards par rapport aux pays développés et de ce qu'on appelle, aujourd'hui, le fossé numérique, et de démonter, surtout, que les sociétés qui ont réussi à mobiliser aussi bien leur potentiel de production que les moyens humains dont elles disposent, sont celles qui ont consenti le plus d'investissement afin de valoriser leur potentiel productif, dans la recherche scientifique et dans les nouvelles technologies et qui ont réussi à les intégrer au mieux. Unanimes sur le fait que parler des jeunes, c'est évoquer les défis du présent et aborder les perspectives d'avenir. Et pour parler d'avenir, il faut, outre une grande probité intellectuelle pour scruter les horizons futurs, que soient élaborées des stratégies propres à préparer nos jeunes pour des lendemains meilleurs. En effet, aux yeux des divers intervenants, aucun pays ne peut prétendre à la compétitivité qu'à la condition de mettre en avant sa maîtrise des nouvelles technologies et sa volonté à s'arrimer pleinement dans la société du savoir. C'est d'ailleurs le challenge que notre pays et, bien évidemment, tous les pays ont bien compris et il l'ont fait savoir, d'abord, au niveau interne, à travers leur détermination à accroître la pénétration des technologies de l'information et de la communication aussi bien pour assurer le relèvement de la compétitivité du tissu économique que pour permettre une meilleure expression des compétences et des talents de leur potentiel humain. Plaidoyer pressant appelant à opérer un changement au niveau du dispositif de formation et des objectifs qui lui sont assignés, en opérant une profonde refondation du système d'éducation et d'enseignement à l'effet de faire passer l'école, d'un espace organisé autour d'une logique axée essentiellement sur le stockage en mémoire et l'accumulation des connaissances, à un lieu où prévaut une logique vouée à la formation de l'esprit critique et la stimulation de l'intelligence, pour une insertion assurée au sein de la société du savoir, de l'information et de la communication. L'objectif recherché consiste à sensibiliser et former les compétences aux technologies de demain et à promouvoir l'innovation et la recherche scientifique. Dans cette perspective, la priorité aujourd'hui impose réactivité, créativité et innovation, pour lesquelles le changement qu'il y a lieu d'instituer devrait se traduire en termes de mode de management anticipatif, inclusif et tourné vers l'avenir, d'où les énormes efforts à consentir à l'effet de permettre d'intégrer nos sociétés dans la société du savoir et de la connaissance qui caractérise aujourd'hui, de façon notoire, les sociétés modernes. L'initiative de la Fondation Allal El Fassi à travers le choix de ce thème participe immanquablement d'une conviction profonde plaçant l'intérêt porté à la jeunesse, aux transformations sociales et aux comportements en société, au rang de grandes questions de l'heure. Questions qui ne sont nullement de simples préoccupations conjoncturelles, mais qui s'inscrivent réellement au rang de responsabilité majeure et de sujet vivant qui demeure constamment d'actualité. Mohammed BEROUAL