"Le jeune homme 1: (Achevant son propos)... Nous arrivons à Tanger. Tous les Marocains y étaient, des centaines... des milliers qui attendent. Une déflagration des gorges déployées comme une éruption de volcans, ou la houle de toutes les mers du monde. Des acclamations déchirant le ciel. C'est le Roi sur son cheval, hissé par les cœurs (...). J'ai vu le professeur [A. Torrès] arrêter le cortège, saluer le Roi et entamer un discours en direction des masses...(...). Le jeune homme 6: Et après, que s'est-il passé, après? Le jeune homme 1: Le Roi des cœurs lacéré par cette visite, ce rideau artificiel [qui le séparait du Nord de la patrie], a rencontré son peuple fidèle, a torpillé par son discours le mythe du giron [colonial] et de l'affranchissement [du Protectorat franco-espagnol et international] et a incinéré la carte des croisades [de l'Occident colonial chrétien]." – Op.cit., Acte 2, tableau, 9, sc. 16, p.73. De même la même manière, la pièce "Les sept grains de beauté" (1991) de Tayeb Saddiki (1937-2016), raille le mépris colonial de l'identité culturelle arabe, revendique l'intégrité territoriale du Maroc et vante le prix Nobel de Nagib Mahfouz (1988), dans : D'ailleurs, l'unité de la nation arabo-musulmane et marocaine est reprise dans la pièce dramatique "Les sept grains de beauté" de T. Saddiki met en cause l'entreprise de déculturation et d'assimilation coloniales dont les malentendus se perpétuent encore de nos jours, par la méconnaissance du public occidental du prix Nobel de l'écrivain arabo-muslman et de l'Oued Nun du Sahara marocain, objet d'une visée colonialiste franco-espagnole, dès 1880. Reflétant le Manifeste 1944 de l'indépendance pour des réformes au contact de la nation arabo-musulmane, Abdelaziz Jazouli et Mustapha Naïmi signalent: "LA FOULE [Au Caire]:- Nous avons le prix Nobel... "UN HOMME:- Najib Mahfouz..." "YOUNES:- Mes voisins [au café Fichaoui], des touristes apparemment anglais, s'étonnèrent; l'un d'eux s'est même demandé si les Arabes écrivaient [mépris raciste ou ignorance]. J'ai quitté le Caire en pleine effervesence [du triomphe]. D'autres déserts m'attendaient (...). Il me reste un fleuve à franchir, le terrible fleuve noune [au Sahara marocain]: Fleuve ardent et vocace [diabolisé par le colonialisme militaire franco-espagnol et dérivé], Combien de vierges [de martyrs marocains nationalistes] as-tu englouties?» - Op.cit., p.41. 3- Le théâtre et l'indépendance du Maroc autour du Manifeste du 11 janvier 1944 de l'indépendance pour les réformes au contact du monde libre : Cependant, le théâtre et l'indépendance du Maroc autour du Manifeste du 11 janvier 1944 de l'indépendance pour les réformes au contact du monde libre rejoint singulièrement les revendications du PI, résumé par M. El Alami comme suit : "Enfin, le Parti (le PI) était «pour la coopération internationale». C'était le fondement même de la revendication de l'indépendance: le Maroc ayant pris part à la guerre [au côté du monde libre], devait bénéficier de l'appui des alliés, qu'il avait aidés. En conséquence, l'Istiqlal demandait l'adhésion du Maroc à la Charte de l'Atlantique et à la future Organisation des Nations-Unies, ainsi que sa participation à la Conférence de la Paix (...). « En vérité, lit-on dans "Le défi, rien d'important ne pouvait être dit durant le dîner. C'est pourquoi il est nécessaire de donner une relation exacte des conversations du 22 janvier 1943. C'est après l'entrevue d'Anfa et à la suite des promesses qui lui furent faites, que mon père engagea résolument le peuple marocain sur le chemin de l'indépendance [le Manifeste du 11 janvier 1944]." – Op.cit., p.32. Le Manifeste du Parti était donc très simple: il demandait l'indépendance et l'entrée du Maroc dans le concert international [du monde libre]." – Op.cit., p.85. Cela est campé dans : "Ophélie n'est pas morte" de Nayl Lahlou, dans ce passage de la pièce : "Hamlet: (seul) Le dollarman tuant la jeune prostituée? (il va préparer un jeu de dames) (...) L'histoire? Elle est simple. Dans une ville du tiers-monde... non pas de tiers-monde, je serais taxé de subjectivité. Disons Paris... non pas Paris. Il y a trop de poules à Paris. Voilà: Casablanca. Non, trop de poulets à Casablanca et ailleurs. L'histoire se passe dans mon imagination (s'adressant à une secrétaire supposée). Ecrivez mademoiselle. «Sur l'asphalte luisant, non loin du centre de la ville, gisait le corps de Carol, alias Habiba bent Jilali. L'homme aux dollars achevait son travail en frappant la jeune prostituée de ses lourdes godasses (...). Une vraie scène d'Africa side story. De l'autre côté de la ville, s'étend le bidonville aux vingt mille bouches affamées. C'est là qu'habite le père de Carol, alias Habiba bent Jilali. Demain, tout le village pleurera la mort de la jeune prostituée et perdra en même temps celle qui lui apportait des chewing-gum, des bazooka, des coca-cola et des habits trouvés dans les poubelles des coopérants militaires» (...) . "Macbeth: Désolé de te le répéter, mais le dollar restera toujours le plus fort. "Hamlet: Ça vaut mieux que le rouble. "Macbeth: Triste constatation." – Op.cit., p.109. Quant à l'intégrité territoriale liée au Sahara marocain, feu SM. Hassan II, révèle : "Durant le seul mois de février dernier [1976], les Forces Armées Royales durent expulser des troupes algériennes, camouflées en forces de Polisario, d'Amghala, Tafariti, Bir Lahlou, Guelta Zemmour et Mahbes. La présence de ces troupes étrangères en territoire marocain était d'autant plus surprenante que le gouvernement algérien avait toujours déclaré n'être pas concerné par le retour du Sahara occidentale au Maroc." - "Le défi", Op.cit., p.186. Ce dont rend compte "Al Qalbu al kabîru" (Le grand coeur) de Mohamed Dahrouch, restituant la révolte et la colère du peuple marocain contre les séquelles coloniales de sur le sol marocain : "Les jeunes gens 8-9: Et nous au Sahara [marocain], nous voulons l'union, nous voulons l'unité [du royaume du Maroc]. Les jeunes gens 5-6-7: Et nous dans le Nord l'antre de la résistance [du Rif]: nous avons démoli la fable [du Protectorat espagnol], nous avons fait jaillir l'étincelle, nous avons déclaré la lutte [pour l'unité et l'intégrité territoriales marocaines]. La foule: (excepté le professeur) Nous sommes tous rançons pour le rachat de la patrie. Le professeur.- On n'oubliera pas le Nord : le point de départ de la Marche Verte [1975] et le bouclier de la souveraineté. On n'oubliera pas le Sud, porteur de l'étendard, la gloire du pays. On n'oubliera pas le Sahara [marocain], pays des braves et des hommes d'honneur. Vivre dans l'unité ou mourir pour elle. Qu'on jette les masques [du complot dans le monde libre] et qu'on sorte en plein soleil [de la légalité internationale]. Qu'on se combatte en toute clarté [à l'ONU, l'OUA, l'UE, l'UA, etc.]." – Op.cit., tableau 11, sc.18, pp.80-81. La même dénonciation se poursuit dans "Ophélie n'est pas morte" de Nayl Lahlou au sein du théâtre et l'indépendance du Maroc autour du Manifeste du 11 janvier 1944 des réformes au contact du monde libre. D'ailleurs, feu S.M. Hassan II rappelle, dans le Défi : "Au moment où l'Allemagne avait envahi la Pologne, et où la Grande Bretagne et la France avaient déclaré la guerre au IIIe Reich, mon père – comme mon grand-père en 1914 – s'était engagé à fond au côté de la France (...). Nos tirailleurs, goumiers et spahis avaient combattu – et devaient combattre encore! – au côté de la France, mais le peuple marocain supporta de dures privations pour soutenir la cause française [et alliée]." – Op.cit., p.29. Et plus loin, faisant l'éloge des RME, il dit : "Je dirai que ces Marocains représentent leur patrie de façon exemplaire, qu'ils retiennent généralement de leurs séjours à l'étranger ce qui est bon et intéresse le métier qu'ils pratiquent et aussi ce que l'on peut appeler l'art de vivre." – Ibid., p.141. Et N. Lahlou de faire décrier par Macbeth le racisme dont ils font l'objet dans le monde libre et postcolonial (l'UE, etc.): "Macbeth.- ... Nous les avons exploités chez eux [les RME], ils reviennent d'eux-mêmes se faire exploiter. Mais non, mais non. Ce sont ceux qui vous traitent de racistes qui le sont. (Applaudissements) Et que la fête continue. (Entre Hamlet en personnage sale, petite valise à la main) Qui es-tu? D'où sors-tu? (il lui tend une lettre) Si ça continue, il n'y aura plus que des Arabes et des Nègres dans mon usine. Vous nous aimez beaucoup. On vous quitte et vous revenez nous voir. Les chiens [les colonisés] s'attachent! Beaucoup à leur maître [le colon]. Chien, qu'as-tu appris [qualification professionnelle] dans ton pays? " – Op.cit., p.123. Suite vendredi prochain