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Entretien exclusif avec SE Kubwayo ISAIE, Ambassadeur de Burundi au Maroc : Impulser une nouvelle dynamique au partenariat à travers des projets concrets
Publié dans L'opinion le 03 - 11 - 2016

Dans cet entretien exclusif qu'il a accordé à L'Opinion, SE Kubwayo ISAIE, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de Burundi au Maroc, souligne la dimension hautement élevée de la coopération bilatérale entre son pays et le royaume Chérifien. Le diplomate burundais n'a pas manqué d'éclairer les lecteurs sur la situation politique de son pays ainsi que le retrait du Burundi de la CPI. Pour ce qui est de la COP22, M. Kubwayo ISAIE soutient que son pays, très conscient, met tout en œuvre pour, autant que meilleur se peut, contribuer à la sauvegarde du climat. D'ailleurs, pour lui, le rendez-vous de Marrakech est avant tout africain.
L'Opinion : Vous êtes le premier Ambassadeur de Burundi accrédité au Maroc matérialisant ainsi la volonté de SM le Roi Mohammed VI et le Président Pierre Nkurunziza d'impulser une nouvelle dimension aux relations bilatérales entre les deux pays frères. Quelle analyse faites-vous de cette coopération ?
Kubwayo ISAIE : Les bonnes relations d'amitié et de coopération bilatérale entre le Maroc et le Burundi, deux pays frères et amis, ne datent pas d'hier. Depuis belle lurette, elles ont toujours été un pont entre les peuples marocain et burundais, quoique géographiquement éloignés, une marque de solidarité et de soutien mutuels galvanisés par la volonté politique des deux Chefs d'Etat, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu l'Assiste, et Son Excellence Monsieur Pierre Nkurunziza, qui, dans leurs visions et convictions communes, ont scellé un partenariat prometteur pour le développement harmonieux de leurs Etats.
Forts de cette vision le Maroc et le Burundi ont signé (en 2010) un accord cadre de coopération, un instrument déclinant les engagements de chaque partie dans les domaines politique, économique, technique, scientifique et culturel, exprimant ainsi leur ferme volonté de renforcer les relations évoquées précédemment et d'en donner une nouvelle impulsion à travers des projets concrets. Ceci est d'autant vrai que ces domaines constituent l'ossature des stratégies de développement du Gouvernement du Burundi pour le court et le moyen termes à savoir le Cadre Stratégique de Croissance et de Lutte Contre la Pauvreté deuxième génération (CSLP II) et la Vision du Burundi 2025.
Pour la mise en œuvre d'une telle coopération, les deux Chefs d'Etats ont convenu d'ouvrir une Ambassade résidante à Rabat et le choix a, heureusement, porté sur ma modeste personne pour en assurer la coordination.
L'Opinion : Le Maroc accueille, à partir du 7 novembre, la COP22 à Marrakech dont vous suivez de près les préparatifs à travers des conférences (PRE-COP). Qu'en sera-t-il de la participation de votre pays à ce Somment mondial sur le changement climatique ?
Kubwayo ISAIE : Le Burundi fait figure de beaucoup de pays victimes des dérèglements climatiques et ces derniers ne manquent pas à impacter sur l'économie du pays basée, en général, sur l'agriculture, qui à son tour est tributaire du rythme des précipitations. Le Burundi en est très conscient et met tout en œuvre pour, autant que meilleur se peut, contribuer à la sauvegarde du climat.
A cet effet, il a participé aux côtés de ses paires dans les pré-COP ministérielles ; il sera même représenté au haut niveau à la 22ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques. Une équipe précurseuse est déjà à pied d'œuvre à Marrakech avant l'arrivée des différentes délégations.
Le rendez-vous de Marrakech est avant tout africain. Ca sera le moment de la mise en œuvre des engagements pris à Paris. Le monde entier fonde l'avenir des nouvelles générations sur les résultats de la COP22 ; on n'aura pas droit à l'erreur. Et le Burundi sera de la partie.
L'Opinion : Sur le plan interne, beaucoup de choses ont été dites sur votre pays en matière de respect des droits de l'Homme et de la démocratie notamment après l'élection présidentielle. Qu'en est-il exactement ?
Kubwayo ISAIE : Permettez-moi plutôt de rectifier un tout petit peu vos propos pour éclairer les lecteurs. Beaucoup de choses ont été dites, et continuent à l'être, à la suite de l'élection présidentielle de 2015, il est vrai, pas seulement au niveau interne mais aussi et surtout sur le plan international.
Il serait utile d'informer le lecteur que l'année 2015, pour beaucoup, allait constituer un tournant historique au Burundi. Des signaux avant-coureurs étaient déjà perceptibles depuis la fin des élections de 2010. Certains partis ont claqué la porte des élections et se sont constitués en une coalition non reconnue par la loi. La rumeur a pris le devant. Des rébellions se sont déclarées ici là mais ont été vite maîtrisées. Le Secrétaire Général des Nations Unies a été saisi par un président d'un parti politique pour actionner l'alerte précoce contre un génocide en gestation. Des manifestations de certaines organisations de la société civile ont depuis 08 mars 2013, date où des policiers ont été séquestrés dans une permanence d'un parti politique, régulièrement organisées sur la voie souvent sans autorisation de l'autorité. Il faudra alors attendre le 25 avril 2015, date où le parti au pouvoir a présenté le président de la République à sa propre succession, pour crier à la violation des Accords d'Arusha et de la Constitution. La Cour Constitutionnelle, puis plus tard la Cour de Justice de la Communauté Est Africaine, ont reconnu la régularité de cette candidature.
D'un coup, un mouvement de protestation éclata dans certains quartiers de la capitale ; il ne tarda pas à se transformer en une insurrection meurtrière dont le point d'orgue fut le coup d'état manqué du 13 mai 2015. Les autorités burundaises ont géré cette situation dans le respect des droits de l'homme : les présumés putschistes ont été traduits devant la justice et ont eu droit à une défense par un avocat de leur choix.
Dans le même temps, une campagne de diabolisation et de diffamation des institutions élues, des forces de défense et de sécurité et de la jeunesse affiliée au parti au pouvoir, les Imbonerakure, prit une grande ampleur par une presse à la solde de ce courant anti-élections. Certains pays n'ont pas caché leur sympathie aux fossoyeurs de l'ordre établi pourtant poursuivi par la justice burundaise. Au fil du temps, grâce au travail conjugué de la population-administration-sécurité-justice, le calme et la sécurité ont été rétablis sur toute l'étendue du pays.
On note cependant une différence de lecture des faits, une différence d'appréciation selon les acteurs. Le Gouvernement du Burundi est favorable au dialogue interburundais sous la médiation du Président Ougandais SEM Yoweri Museveni avec la facilitation de l'ancien Président tanzanien, SEM Benjamin Mkapa. Il rejette, par respect des dispositions des résolutions 2048(2015) et 2279 (2016) du Conseil de sécurité des nations Unies, la présence des présumés putschistes en cavale ou ceux poursuivies par la justice burundaise. Il s'inscrit également en faux aux décisions ayant passé outre les procédures d'usage internationalement reconnues notamment l'adoption de la résolution 2303 qui autorise l'envoi de 288 policiers des Nations Unies sans qu'il ait donné explicitement son consentement.
Le rejet des conclusions de l'Enquête Indépendante des Nations Unies sur le Burundi (EINUB) et la résolution A/HRC/33.1.31 adopté le 30/9/2016 par le Conseil des Droits de l'homme ainsi la suspension de coopération avec l'Office des droits de l'homme s'inscrivent dans cette dynamique.
Pour conclure, j'inviterais mes compatriotes à faire preuve de plus d'amour à leur pays. Avant d'être politicien, on est BURUNDAIS par essence. La sauvegarde et construction de l'héritage de nos ancêtres nous revient au premier chef. Il faut ensuite respecter la parole donnée, nos lois, et pour le cas des scrutins, respecter le verdict des urnes ainsi que les institutions qui en résultent. L'immixtion des étrangers dans nos dossiers n'aura de place, que si nous leur aurions ouvert la brèche.
L'Opinion : Le Burundi vient de se retirer de la CPI, suivi par d'autres pays africains. Quelles sont les raisons de ce retrait ?
Kubwayo ISAIE : Ces derniers jours, un mouvement de retrait de la CPI s'observe du côté de certains pays africains. Pour mémoire, ce dossier avait été évoqué lors du dernier Sommet des Chefs d'Etats et de Gouvernement de l'Union Africaine tenue en janvier 2016 dans la capitale éthiopienne. Il n'y a donc pas de corrélation entre le retrait du Burundi de la CPI et ceux qui lui aurait emboîté le pas.
Par ailleurs, l'article 127 du Statut de Rome dispose que « Tout Etat Partie peut,... se retirer du présent statut ». Chaque Etat a ses propres raisons. Pour le cas du Burundi, le retrait se fonde sur certains manquements que le Gouvernement du Burundi a publiés dans son communiqué après l'adoption par le Conseil de Ministres du 26 octobre 2016, qui a statué sur le cas.
Outre une série de manquements observés notamment le manque d'indépendance de cette Cour et de la Procureur elle- Même, qui diligente ses enquêtes que pour les Africains, le Gouvernement du Burundi constate, par rapport à la situation qui prévalait depuis le 25 avril 2015 qui culmina au coup d'Etat manqué du 13 mai 2015, que :
- la Procureur a manqué à ses obligations conventionnelles en omettant d'enquêter ou de poursuivre pénalement les auteurs de crimes qui relèvent de la compétence de la CPI sur le territoire du Burundi. Ainsi le Procureur de la CPI a violé le principe sacro saint de la complémentarité inscrit dans les Statuts régissant la Cour, en ce qui concerne la collaboration avec la justice de l'Etat concerné ;
- la décision du Procureur de la CPI d'intervenir dans le conflit politique en cours au Burundi constitue une atteinte grave et flagrante à la souveraineté et à la sécurité nationale. En effet, procéder à l'examen préliminaire encourage potentiellement les forces négatives et leurs acolytes et contribue à réveiller les violences ;
- le Gouvernement estime que le maintien du Burundi comme partie au Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale ne peut plus se justifier, du moment que ledit Statut n'est plus respecté et surtout que des pays qui ne l'ont même pas ratifié en contrôle le fonctionnement.


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