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Le pire cancer qui ronge la société marocaine: « Sellek » !
Publié dans L'opinion le 29 - 10 - 2016


La tentation m'habite depuis des lustres ...
C'est que je voulais me donner le temps pour éliminer tous les autres avatars qui affligent notre chère société marocaine.
Le mensonge ? Non ! L'hypocrisie ? Non ! La jalousie ? Non plus ! Etc, etc, etc.
Tant d'hésitations. Pourtant, il existe, dans un Maroc aux mille richesses, aux bénédictions divines que nous jalousent moult pays de la planète, toutes croyances et athéismes confondus.
Ben, non. Je ne trouve aucun virus qui puisse résister à notre tare nationale.
Oui, chers lecteurs,... Rien, « nada », « Oualou » ! Le monstre nous colle sans faiblir.
Echantillons.
Une longue file devant un guichet public. Un monsieur cravaté, l'air décidé, saute la file, pour accéder directement au préposé, qui a reconnu
son ami. La gronde de la file n'a eu aucune réaction devant notre préposé, qui affiche l'assurance du rompu : « A Sellek », vous y passerez tous (après lui, bien sûr).
Autre automobiliste qui brûle le feu rouge, avant de cogner un passant traversant sur le passage clouté. « Glisse lui quelques dirhams, suggère le passager de la voiture, et sellek lqadiya ». Et ce, sans souci pour la gravité de la blessure sanglante du blessé ...
Le propriétaire terrien qui s'est vu exproprié de ses hectares par cette grosse institution, qui le traîne d'année en année pour le dédommager. Réplique stéréotypée : « A Sellek à Sahbi, nous sommes au Maroc, il faut patienter, attendre son tour ».
Il faut espérer que la fameuse pommade « made in Morocco », qui adoucit certaines mœurs, ne « mange plus » un jour...
Arrêtons-nous un jour pour observer le grand mal que nous coûte ce terrible vocable « Sellek », qui gangrène nos volontés. Là où nous interpelle le sens du devoir, de la vérité, et, par-dessus tout, l'amour de la patrie !
La rigueur d'un pays comme l'Allemagne serait-elle inaccessible à nous Marocains, musulmans de surcroît ?
Certes, du jour au lendemain, « niet » !
Et si nous démarrions, dès ce jour, à corriger les sales habitudes que symbolise ce satané « Sellek », il y aurait matière à vivre une authentique révolution inspirant les générations d'aujourd'hui et de demain.


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