La corniche de Aïn Diab est l'un des endroits préférés des Casablancais. Les citoyens viennent pour profiter de la vue panoramique et fuir le bruit de la ville. Depuis quelques semaines, les Casablancais peuvent profiter aussi d'une autre prestations offerte par la corniche : une exposition de sculptures en bronze, en plein air. Une femme tenant un violon, un homme, fez sur la tête et luth entre les mains, des chevaux… Aïn Diab abrite aujourd'hui plusieurs sculptures géantes en bronze travaillées avec beaucoup de talent et de précision, incarnant des sujets en relation avec la culture maghrébine. « C'est vraiment magnifique, on ne voit pas ça tous les jours », lance une jeune fille, appareil photo à la main, photographiant les sculptures sur plusieurs angles. Un peu plus loin sur la corniche, Walid en compagnie de ses amis, se prend en photo à tour de rôle avec l'une des sculptures. « Je n'ai jamais vu des sculptures aussi grandes, je n'ai jamais vu une telle exposition. C'est bien qu'ils fassent cela pour nous, je ne sais pas qui est derrière ça, mais il a bien fait !», s'exprime Walid, en contemplant une sculpture d'une main tenant une cage d'où s'échappent quelques pigeons. « Je ne suis pas très porté sur l'art, mais je comprends que cette sculpture signifie liberté », ajoute-t-il, avec un sourire fier. Une exposition pour la ville Derrière cette exposition ouverte à tous, un artiste sculpteur d'origine tunisienne, Sahbi Chtioui a décidé de rendre hommage à Casablanca, en installant une nouvelle attraction qui vient donner une valeur ajoutée à la corniche casablancaise. « Je voulais rendre hommage à Casablanca, ma ville adoptive. Ces mêmes sculptures ont été exposées à Rabat en février, pour célébrer l'inscription de la ville sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco. Mais cette fois, c'est un salut a cette magnifique ville blanche », nous informe Sahbi Chtioui. La motivation derrière cette exposition en plein air, est le fait que le sculpteur veut rapprocher l'art de la sculpture au grand publique. « Tout le monde n'a pas étudié l'art et donc peu de personnes le comprennent. Ma manière de sculpter est facile à lire. Au lieu que le citoyen lambda aille chercher l'art, c'est l'art qui vient à lui », explique Sahbi Chtioui. En examinant les immenses sculptures sur la corniche de Aïn Diab, chacun pourrait voir qu'elles représentent toutes des événements qui ont marqué l'Histoire, ou bien un thème faisant partie du patrimoine marocain. « Mon inspiration vient du quotidien des gens, des choses vécues. Tout ce que je vois, ou je vis peut influencer mon travail », a-t-il dit. L'art pour tous Des sculptures en bronze avec des dimensions imposantes, ce n'est pas quelque chose qu'on pourrait voir tous les jours. L'artiste ne cherche que la joie de l'autre. « Travailler avec le bronze n'est pas facile. C'est cher, parfois dangereux, il y a des calculs qu'ils ne faut pas rater pour avoir un bon résultat. Mais après, offrir une exposition au grand public, apporter aux citoyens une certaine joie, parce qu'ils ne sont pas habitués à voire d'énormes sculptures, ça vaut vraiment le coup ! », affirme-t-il. Le sculpteur a tenu à ce que l'exposition soit en plein air, ouverte à tout le monde, Casablancais et touristes. « C'est une exposition dédiée à Casablanca, parce qu'il ne faut pas demander ce que la ville fait pour nous, mais ce que nous faisons pour la ville », conclut Sahbi Chtioui.