La pêche, les mines, l'énergie, le BTP, l'industrie, les télécoms et le transport sont les secteurs qui s'inscrivent sur un sentier favorable. Tel est, en tout cas, le constat de la Direction des Etudes et de la Prévision Financière (DEPF) dressé dans sa note de conjoncture, fraîchement publiée. Pour l'agriculture, poursuit la même source, ce secteur a été pénalisé par des conditions climatiques particulières. La campagne agricole 2015/2016 a été donc marquée par une chute de la production céréalière de près de 70% par rapport à la campagne précédente. S'agissant ainsi de l'activité halieutique, les débarquements de la pêche côtière et artisanale ont affiché une progression notable, en variation annuelle, de 38% en volume et de15,4% en valeur au terme des cinq premiers mois de l'année 2016, augurant, ainsi, de la bonne tenue du secteur de la pêche en 2016. Même performance est observée au niveau du secteur minier qui aurait maintenu son évolution favorable au terme des quatre premiers mois de cette année, confortée par la bonne tenue du volume de production de phosphates roche qui s'est améliorée de 4,4% à fin avril 2016, après un retrait de 9% à la même période de l'année précédente. De son côté, la production de l'énergie électrique s'est améliorée de 1%, en glissement annuel, à fin mai 20016, après une hausse de 6% un an auparavant, tirée par la bonne tenue de la production privée (+3,5%) et de celle des projets développés dans le cadre de la loi 13-09 relative aux énergies renouvelables (+7,3%), allégée, toutefois, par le recul de la production de l'ONEE de 4,3%, en raison du reflux de la production de l'ONEE d'origine hydraulique de 36,2%, contre une hausse de celle d'origine thermique de 8,8%. Dans ces conditions, le volume des importations d'énergie électrique s'est accru de 9,2%, après une baisse de 14,3% à fin mai 2015, ramenant, ainsi, la croissance de l'énergie nette appelée à +2,2%. Pour sa part, la consommation de l'énergie électrique s'est accrue de 1,8% au titre de la même période, en lien avec l'évolution toujours favorable des ventes de l'énergie de très haute, haute et moyenne tension (+1,5%), recouvrant une hausse de celles utilisées, principalement, par le secteur industriel de1,9% et de celles attribuées aux distributeurs de 1,1%, conjuguée à la progression des ventes de l'énergie de basse tension de 2,7%. Au niveau du secteur du BTP, la consommation de ciment poursuit son évolution favorable avec une progression de 4%, en glissement annuel, à fin mai 2016, après un léger recul de 0,3% un an auparavant, tirant profit de la bonne tenue de ces ventes dans la majorité des régions du Royaume. Quant aux crédits bancaires alloués au secteur, leur volume a progressé de 1,8% à fin mai 2016, profitant de l'évolution toujours favorable des crédits accordés à l'habitat (+5,6%) alors que l'encours des crédits à la promotion immobilière a enregistré un recul de 7,3%. Autre performance enregistrée est celle relative au secteur manufacturier, hors activités de cokéfaction et raffinage, qui a débuté l'année 2016 par une évolution favorable de son indice de production (+2,1% au premier trimestre 2016), en consolidation de la bonne performance enregistrée en2015. En effet, la production aurait enregistré une progression, en glissement mensuel, durant le mois de mai qui aurait concerné l'ensemble des branches d'activité, excepté pour l'industrie mécanique et métallurgique. Parallèlement à cette évolution, le taux d'utilisation des capacités de production s'est accru, en glissement mensuel, de 3 points à 64% pour l'ensemble du secteur. Pour les trois prochains mois (juin, juillet et août2016), les industriels anticipent, globalement, une augmentation de la production et des ventes aussi bien locales qu'à l'étranger, dans l'ensemble des branches d'activités, à l'exclusion du secteur électrique-électronique. Le secteur touristique affiche, lui-aussi, une évolution mitigée au titre des quatre premiers mois de l'année 2016. Si les arrivées et les nuitées touristiques ont accusé des baisses limitées à -0,8% et -1% respectivement, les recettes de voyages enregistrent une évolution favorable au titre du premier semestre 2016 avec une progression de 3,4%. Le secteur des télécommunications a poursuivi, lui-aussi, sa bonne dynamique au premier trimestre 2016, comme en témoigne le comportement favorable du parc de l'Internet (+40,3% en glissement annuel) et du trafic voix sortant de la téléphonie (+17,9% en une année, après +3,1% un an plus tôt). Au niveau du secteur du transport, l'activité du transport aérien affiche un accroissement du flux des passagers dans les aéroports nationaux de 2,7% en une année à fin mai 2016, après une quasi-stagnation (+0,1%) à fin mai 2015. Quant à l'activité portuaire globale, son volume s'est apprécié de 2%au titre de la même période, après -5,6% un an auparavant, tiré par le renforcement du trafic national de 8,8%, atténué, toutefois, par le retrait de l'activité de transbordement de 16,3%. Par ailleurs, poursuit la DEPF, la consommation des ménages aurait préservé une tendance positive en 2016 dans un contexte d'évolution toujours maitrisée des prix à la consommation (progression de l'IPC de 1,3% en glissement annuel à fin mai 2016). Elle aurait bénéficié, notamment, de la progression favorable de l'encours des crédits à la consommation (+4,5% en glissement annuel à fin mai 2016) et de la reprise des transferts des MRE (+3,9% à fin juin 2016). Un déficit commercial de 85,2 milliards de DH et un déficit budgétaire de 26,3 milliards de DH Au niveau des échanges extérieurs, le déficit commercial a augmenté, en glissement annuel, de 6,5% ou de 5,2 milliards de dirhams pour s'établir à 85,2 milliards de dirhams au terme du premier semestre 2016. En outre, le taux de couverture des importations par les exportations des biens a baissé de 1,1 point à 57,4%. Cette évolution s'explique par la hausse de la valeur des importations (+3,7%) à un rythme plus important que celui des exportations (+1,6%). L'évolution des exportations est attribuable au raffermissement des exportations des nouvelles industries naissantes, notamment l'automobile (+15%), l'aéronautique (+9,8%) et l'électronique (+7,3%), et de celles des secteurs de textile et cuir (+5,2%) et de l'agroalimentaire (+8,1%), atténué par la contreperformance de la valeur des exportations de l'OCP (-12,1%). Pour sa part, l'évolution des importations a découlé, essentiellement, de la bonne tenue des importations des biens d'équipement(+15,4%), des demi-produits (+9%), des produits finis de consommation (+15,6%) et des produits alimentaires (+14%),atténuée par le repli des achats des produits bruts (-12,8%) et des produits énergétiques (-31,6%). S'agissant des flux financiers, les recettes des MRE continuent sur leur lancée à fin juin 2016 avec une hausse de 3,9% à 29,1 milliards de dirhams. De leur côté, les recettes de voyage se sont appréciées de 3,4% pour s'établir à 26,3 milliards de dirhams. En revanche, les recettes des IDE, se situant toujours sur une tendance baissière à partir du début de l'année 2016, se sont repliées de 12,5% à près de 17,1 milliards de dirhams. Côté finances publiques, la situation des charges et ressources du Trésor à fin mai 2016 a dégagé un déficit budgétaire de 26,3 milliards de dirhams. Compte tenu de l'excédent du solde des comptes spéciaux du Trésor de 4,2 milliards de dirhams, cette évolution a résulté de la hausse des dépenses globales à un rythme plus important que celui des recettes ordinaires. Ces dernières ont augmenté, en glissement annuel, de 4,8% pour avoisiner 86 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 38,7%. Cette évolution est en relation avec l'accroissement des recettes fiscales de 8,8% à 78,4 milliards de dirhams, notamment, les recettes de l'IS (+14%), de l'IR (+14%), de la TVA à l'importation (+6,6%), des TIC (+6,8%), de l'enregistrement et timbre (+8,4%) et des droits de douane (+20,6%). En revanche, les recettes non fiscales ont reculé de 25% à 6,8 milliards de dirhams, particulièrement, sous l'effet du recul des recettes de monopoles de 75,7% à 950 millions de dirhams. S'agissant des dépenses ordinaires, elles ont été exécutées à hauteur de 42,1% et ont augmenté de 3,4% à 89,1 milliards de dirhams. Cette évolution s'explique par la hausse des dépenses de biens et services et des charges en intérêt de la dette respectivement de 6,3% et 5,1% à 71,2 et 13,3 milliards de dirhams, atténuée par le repli des charges de compensation de 29,8% à 4,6 milliards de dirhams. De leur côté, les dépenses d'investissement ont augmenté de 12,4% à 27,3 milliards et ont été concrétisées à hauteur de 51,4%. Au niveau du marché interbancaire, la situation de la liquidité bancaire a poursuivi son amélioration au cours du deuxième trimestre 2016 en relation, notamment, avec la poursuite du raffermissement des réserves de change. Toutefois, suite à la décision de Bank Al-Maghrib du 21 juin de relever le taux de la réserve obligatoire de 2% à 4%, le besoin en liquidité des banques a enregistré une hausse en juin. Dans ce contexte, Bank Al-Maghrib a poursuivi la réduction du volume de ses injections et a cessé depuis le 24 mars 2016 de servir les banques à travers les avances à 7 jours sur appels d'offre, se limitant aux opérations de prêts garantis à 1 an dont l'encours s'est établi à 6 milliards de dirhams à fin juin 2016. Cependant, la Banque Centrale a repris ses opérations des avances à 7 jours le 23 juin 2016 en servant un montant de 11 milliards de dirhams. Dans ces conditions et suite à la décision de Bank Al-Maghrib du 22 mars d'abaisser le taux directeur de 25 points, le taux interbancaire moyen pondéré s'est inscrit en baisse pour s'établir à des niveaux inférieurs au taux directeur. Il s'est établi en moyenne à 2,09%, en baisse de 39 pb par rapport au premier trimestre 2016. Les indices MASI et MADEX en baisse La DEPF fait savoir, en outre, que les indicateurs de la Bourse de Casablanca ont enregistré une évolution mitigée au cours du deuxième trimestre 2016. Ainsi, après une évolution haussière entamée en avril pour atteindre de hauts niveaux le 10 mai 2016, en hausse de 14,6%et 15,3% par rapport à fin décembre 2015, les indices MASI et MADEX se sont inscrits en baisse (-7,1% pour le MASI et -7,2% pour le MADEX), ramenant leur performance par rapport à fin décembre 2015 à +6,5% et +7%. Au niveau sectoriel, parmi les 22 secteurs représentés à la cote de la Bourse de Casablanca, 17 secteurs ont enregistré des performances positives par rapport à fin décembre 2015, dont notamment les indices des secteurs des télécommunications (+6,4%) et du BTP (+13,8%), tandis que celui des banques a quasiment stagné (-0,1%). De son côté, la capitalisation boursière a emprunté la même tendance du MASI et du MADEX. Elle a atteint son haut niveau du trimestre de 514,7 milliards de dirhams le 11 mai2016, en hausse de 13,5% par rapport à fin décembre 2015 avant de s'inscrire en baisse (-7,3%) et clôturer à 477,2 milliards de dirhams à fin juin 2016, ramenant sa performance par rapport à fin décembre 2015 à +5,3%. S'agissant du volume global des transactions réalisé au titre du deuxième trimestre 2016, il a augmenté, comparativement au premier trimestre 2016, de 58,7% pour atteindre 12,1 milliards de dirhams, dont 78,2% réalisé sur le marché central.