L'activité économique nationale hors agriculture poursuit son orientation positive en 2016, traduisant une configuration sectorielle globalement favorable, quoique contrastée. C'est ce que vient d'affirmer la DEPF (Direction des Etudes et de la Prévision Financière) dans sa note de Conjoncture, datée de ce mois de mai. Au niveau du secteur primaire, la production céréalière prévisionnelle est estimée à 33,5 millions de quintaux, en baisse de 70% par rapport à la campagne agricole exceptionnelle de l'année précédente, ajoute la DEPF. A l'origine de cette contreperformance, il y a lieu de souligner les conditions climatiques particulières qui ont caractérisé cette campagne, notamment un déficit pluviométrique important, conjugué à une mauvaise répartition des précipitations dans l'espace et dans le temps, et une augmentation de la température durant l'automne. Conséquence : la valeur ajoutée agricole de la campagne 2015/2016 devrait s'établir à près de 110 milliards de dirhams, soit une baisse contenue à 7,3% par rapport à la campagne précédente. Sur un autre plan, les captures de la pêche côtière et artisanale ont commencé l'année 2016 sur une évolution remarquable, affichant une hausse de 34,9% en volume et de 13,3% en valeur à fin mars 2016. Au titre du premier trimestre 2016, le volume des exportations du groupe OCP s'est renforcé de 16,4% en variation annuelle, tiré par la bonne performance des expéditions tant du phosphate brut (+22,7%) que de ses dérivés (+10,3%), recouvrant une hausse des exportations de l'acide phosphorique de 15,2% et des engrais de 8,8%. De même, le secteur de l'énergie électrique s'est positivement comporté au terme de la même période. La production de l'énergie électrique s'est améliorée de 1,7%, en glissement annuel, en raison de la bonne tenue de la production totale de l'ONEE (+7,8%), atténuée par le léger repli de la production privée de 0,7% et par le recul de la production des parcs éoliens Akhfennir, Haouma et Foum El Oued de 8,9%. Quant à la consommation de l'énergie électrique, elle s'est appréciée de 2,6%. D'un autre côté, l'évolution positive du secteur du BTP se poursuit, comme en témoigne l'accroissement des ventes de ciment de 5,9%, en une année, à fin mars 2016. Au niveau du secteur manufacturier, l'activité du secteur s'est comportée favorablement au titre du mois de mars comparativement au mois précédent, avec, notamment, une amélioration de la production, des commandes et des ventes. Cette évolution aurait concerné l'ensemble des branches d'activité, excepté pour celle du textile et cuir qui aurait accusé un repli de production et une stagnation des ventes. Pour sa part, le taux d'utilisation des capacités de production se serait amélioré de 1 point en glissement mensuel. Pour le deuxième trimestre 2016, les industriels de l'ensemble des branches d'activité sont en faveur d'une amélioration de la production, à l'exception de ceux de l'industrie mécanique et métallurgique qui anticipent une baisse. Au niveau des activités touristiques, le nombre des arrivées ayant franchi le territoire marocain a accusé une baisse de 1,5% à fin février 2016, après -0,8% un an auparavant, en raison de la baisse des arrivées des touristes étrangers de 4,7% (après -6,8%) atténuée par la hausse des arrivées des MRE de 2,6% (après +8,8%). Par contre, le secteur des télécommunications s'est favorablement comporté au 1er semestre 2016. Un comportement qui est reflété par la bonne dynamique du trafic voix sortant de la téléphonie et du parc de l'Internet. Au niveau de la demande intérieure, la DEPF souligne que la consommation des ménages devrait tirer profit de l'évolution globalement favorable des revenus des ménages, bénéficiant, notamment, de la dynamique des transferts des MRE (+4% à fin avril) et des crédits à la consommation (+5,6% à fin mars) ainsi que de l'effet d'entrainement de la campagne agricole exceptionnelle de l'année précédente. Côté échanges extérieurs, à fin avril, le déficit commercial s'est aggravé de 6,1% à 52,5 milliards de dirhams et le taux de couverture a accusé un léger repli de 0,7 point pour revenir à 59,4%. S'agissant des flux financiers, les recettes de voyages ont continué à s'améliorer de 6,2% à 16,9 milliards de dirhams après avoir reflué au début de 2016. Quant aux recettes des MRE, elles se sont orientées à la hausse (+4%) après un début d'année difficile. Les flux des IDE se sont, pour leurs parts, repliés d'environ 27,7%, se situant toujours sur leur tendance baissière, en rapport avec une baisse des recettes de 9,6% à 10,3 milliards de dirhams, conjuguée à une hausse des dépenses de 73,6% à 3,5 milliards de dirhams.