Les derniers baromètres conjoncturels, notamment ceux du commerce extérieur des deux premiers mois de 2016, augurent d'une orientation positive de l'économie marocaine. Tel est le nouveau constat de la DEPF (Direction des Etudes et de la Prévision Financière) dressé dans sa note de conjoncture relatif au mois de mars. Bien plus, poursuit la même source, la demande intérieure semble se comporter positivement début de l'année 2016, bénéficiant, notamment, de la faible évolution des prix à la consommation et du comportement globalement favorable, quoique mitigé, des revenus des ménages. Idem pour l'effort d'investissement qui se serait bien orienté, lui-aussi, en phase, notamment, avec la reprise des crédits à l'équipement, avec le bon comportement des importations des biens d'équipement et des émissions d'investissement du Budget de l'Etat et avec l'approbation fin 2015, par la Commission interministérielle des investissements, d'un ensemble de projets de conventions et d'avenants aux conventions d'investissements. En détail, la DEPF note, pour ce qui est du secteur de l'agriculture, que les dernières précipitations qu'a connues le Maroc en février et début mars ont permis aux agriculteurs de regagner de l'espoir surtout pour l'arboriculture, les cultures printanières et l'élevage. Ces dernières pluies ont permis de porter le volume des réserves hydriques dans les principaux barrages nationaux à 9,4 milliards de mètres cubes au 7 mars 2016, soit un taux de remplissage de 60,3%, après un taux de 59,9% au 10 février de la même année. Bon comportement est observé aussi au niveau du secteur de la pêche. Les captures de la pêche côtière et artisanale ont enregistré, au terme de l'année 2015, une progression de 0,1% en volume et de 9,1% en valeur. Pour sa part, le secteur de l'énergie électrique a débuté l'année 2016 sur une évolution mitigée. La consommation de l'énergie électrique a affiché une hausse de 1,4% en variation annuelle, à fin janvier 2016, en lien avec la bonne dynamique des ventes de l'énergie de très haute, haute et moyenne tension, utilisée, essentiellement, par le secteur manufacturier (+6,2% après +0,9% un an plus tôt), atténuée par la baisse de celles destinées aux distributeurs de 1,4%. Le secteur du BTP poursuit son redressement relatif au terme des deux premiers mois de 2016. En effet, les ventes de ciment se sont accrues de 7,9% à fin février 2016, après une amélioration de 2,4% à fin février 2015. En matière de financement du secteur immobilier, l'encours des crédits alloués au secteur maintient son évolution positive à fin janvier 2016, en augmentation de 1,1% sur une année, recouvrant une hausse de l'encours des crédits à l'habitat de 5,5%, atténuée, par ailleurs, par le recul du volume des crédits attribués à la promotion immobilière de 10,6%. L'indice de production du secteur industriel a enregistré, quant à lui, une augmentation de 0,4% à fin 2015, bénéficiant du comportement positif du secteur au quatrième trimestre (+0,8%), au deuxième trimestre (+0,6%) et au premier trimestre (+1,4%). Pour le mois de janvier 2016, la production et les commandes dans le secteur manufacturier auraient connu une amélioration, par rapport au mois de décembre 2015, dans l'ensemble des branches d'activité avec une stagnation dans le secteur agro-alimentaire. Pour les trois prochains mois, les entreprises sont, globalement, en faveur d'une amélioration de la production et des ventes dans l'ensemble des branches d'activité, à l'exception du secteur de textile et cuir pour lequel les industriels s'attendent plutôt à une stagnation de la production et une baisse des ventes. Le volume des arrivées touristiques à la destination marocaine, dépassant les 10 millions de touristes de 177 milles arrivées à fin 2015, a accusé un léger retrait de 1% par rapport à fin 2014, tiré par le recul des arrivées des touristes étrangers de 5,3%, atténué, par ailleurs, par la progression des arrivées des MRE de 3,7%. Quant aux nuitées, le ralentissement de la cadence baissière du début de l'année se poursuit à fin 2015, porté par la décélération du recul des nuitées des non-résidents, conjuguée au comportement toujours favorable des nuitées des résidents. La DEPF fait savoir, par ailleurs, que les activités des télécommunications poursuivent leur dynamique à fin 2015, reflétée par le renforcement soutenu du trafic voix sortant de la téléphonie et par la poursuite de la consolidation du parc de l'Internet. En effet, le volume du trafic voix sortant de la téléphonie a augmenté de 8,1% en une année à près de 53 milliards de minutes. Pour sa part, le parc global de la téléphonie a accusé un recul de 2,8% à 45,3 millions d'abonnés. Pour ce qui est de l'Internet, son parc s'est consolidé de 45,2%. Aggravation du déficit commercial, baisse de l'excédent budgétaire Côté échanges extérieurs, le déficit commercial s'est aggravé de 10,1% à fin février 2016, et le taux de couverture a été chiffré à 63,2%. D'autre part, la situation des charges et ressources du Trésor à fin janvier 2016 fait ressortir un excédent budgétaire de 66 millions de dirhams après un excédent de 139 millions de dirhams un an auparavant. Cette évolution a résulté de la hausse des recettes ordinaires conjuguée au léger repli des dépenses ordinaires, compte tenu de l'excédent du solde des comptes spéciaux du Trésor de 10,1 milliards de dirhams. Sur le marché boursier, les indicateurs de la place de Casablanca ont enregistré une évolution différenciée au cours du mois de février 2016. Ainsi, après avoir enregistré une correction à la hausse pour atteindre de hauts niveaux le 19 février 2016, enregistrant une augmentation par rapport à fin janvier 2016 de 3,6% et 3,8% respectivement et ramenant leurs performances par rapport à fin décembre 2015 à +3,3% et +3,9%, les indices MASI et MADEX se sont inscrits en baisse pour clôturer le mois sur un repli de 3,4% et 3,5% respectivement par rapport à leurs hauts niveaux pour enregistrer une quasi-stagnation par rapport à fin décembre 2015, soit respectivement -0,2% et +0,2%. De même, l'évolution de la capitalisation boursière est passée d'une hausse de 3% à un recul de 3,1% pour clôturer à 450,1 milliards de dirhams, en légère baisse de 0,7% par rapport à fin décembre 2015. Le volume global des transactions du mois de février 2016 a augmenté par rapport au mois précédent de 55% pour atteindre 2,2 milliards de dirhams, dont 85,9% réalisé au niveau du marché central.