Dans un contexte économique mondial marqué par une poursuite de la croissance modérée en zone euro, principal partenaire du Maroc, l'économie nationale s'est comportée favorablement en 2015 comparativement à l'année précédente. « En effet, l'activité économique nationale se serait consolidée en 2015, conduisant à une amélioration significative des réserves de change à la faveur de la consolidation continue des équilibres macroéconomiques », souligne la DEPF (Direction Des Etudes et de la Prévision Financière) dans sa note de conjoncture, fraîchement publiée. La performance de l'année 2015 a été tirée par la hausse notable de la valeur ajoutée agricole et la progression soutenue de la valeur ajoutée non agricole, en ligne, particulièrement, avec le redressement continu de la demande extérieure et la relative reprise du secteur du BTP, explique la DEPF. Autre performance soulevée : l'inflation reste maitrisée à fin 2015. En témoigne, la quasi-stagnation de l'indice des prix à la consommation (IPC), tiré par la stagnation conjointe de l'IPC alimentaire et celui non alimentaire. Les principales hausses parmi les prix des produits alimentaires ont été observées au niveau des légumes avec une augmentation de 1,6%, compensée par la baisse des prix des fruits de 3,5% et des poissons et fruits de mer de 2,4%. Par ailleurs, l'IPC a clôturé l'année 2015 sur une hausse de 1,6% par rapport à 2014, après +0,4% un an plus tôt. Cette évolution résulte de l'accroissement de l'IPC alimentaire de 2,7% (après un retrait de 1,1% à fin 2014) et de celui non alimentaire de 0,7% (après +1,6%). Le ralentissement de ce dernier a été porté, essentiellement, par le repli des prix de transport de 3,2%, contrebalancé par la hausse des prix de logements, eau, électricité et autres combustibles de 3,3%, de l'enseignement de 2,9% et des restaurants et hôtels de 2,3%. L'année 2015 s'est marquée, en outre, par une évolution favorable du marché de l'emploi. le taux de chômage a diminué de 0,2 point entre 2015 et 2014, pour se situer à 9,7% après 9,9% un plus tôt. Les baisses les plus importantes du taux de chômage ont été relevées parmi les personnes n'ayant aucun diplôme (-0,6 point) et les adultes âgés de 35 à 44 ans (-0,5 point). En revanche, les taux de chômage les plus élevés en 2015 demeurent attribués aux jeunes âgés de 15 à 24 (20,8%) et les détenteurs de diplôme (17,3%), en augmentation de 0,7 et de 0,1 point, respectivement, comparativement à l'an 2014. Par milieu de résidence, le taux de chômage s'est replié de 0,2 point à 14,6% au sein des villes et de 0,1 point à 4,1% en milieu rural. Côté échanges extérieurs, le déficit commercial s'est allégé, au titre du mois de janvier 2016, de 25,3% ou de 2,5 milliards de dirhams pour s'établir à 7,4 milliards de dirhams. En outre, le taux de couverture s'est amélioré de 6,4 points pour s'établir à 71,3% pour la première fois durant les dix dernières années. S'agissant des flux financiers, les recettes des MRE ont légèrement baissé de 0,9% en janvier 2016 à près de 4,9 milliards dirhams. A l'inverse, les flux des IDE se sont contractés de 19,5% pour atteindre 1,3 milliard de dirhams, suite à la baisse des recettes de 8,6%, conjugué à la hausse des dépenses de 17%. De leur côté, les recettes de voyages ont reflué de 4,5% à 3,8 milliards de dirhams. Tenant compte d'un solde excédentaire des comptes spéciaux du Trésor de 5,6 milliards de dirhams, la situation des charges et ressources du Trésor à fin 2015 a dégagé, quant à elle, un déficit budgétaire de 42,7 milliards de dirhams contre 43,6 milliards un an auparavant, soit un allègement de 2,2% ou de 942 millions de dirhams. En pourcentage du PIB, le déficit budgétaire s'est établi à 4,3% à fin 2015 après 4,7% en 2014. Eu égard à la réduction du stock des arriérés de paiement de 6,9 milliards de dirhams par rapport à fin décembre 2014, le besoin de financement du Trésor s'est élevé à 49,6 milliards de dirhams. Pour combler ce besoin, le Trésor a eu recours au financement intérieur pour un montant de 49,5 milliards de dirhams et au financement extérieur pour un montant de 54 millions de dirhams. Pour sa part, la masse monétaire a augmenté, en glissement annuel, de 5,7% à fin décembre 2015, marquant une décélération comparativement à l'année précédente (+6,2%). Cette évolution a découlé, essentiellement, du ralentissement du rythme de progression des créances sur l'économie, enregistrant un accroissement, en glissement annuel, de 1,7% à 905,3 milliards de dirhams après +3,7% l'année dernière. La DEPF fait savoir, par ailleurs, que le marché interbancaire a été globalement équilibré au cours du mois de janvier 2016. En effet, le déficit de liquidité des banques a enregistré une variation modérée, en relation avec l'effet expansif engendré par l'accroissement des réserves de changes de la Banque Centrale, conjugué à l'effet restrictif induit par la hausse du compte du Trésor et dans une moindre mesure par l'augmentation de la circulation fiduciaire. Dans ce contexte, le volume des interventions de Bank Al-Maghrib pour l'injection de la liquidité, notamment, à travers les avances à 7 jours sur appels d'offre s'est établi en moyenne à 7 milliards de dirhams en janvier 2016 après 6,2 milliards en décembre 2015, alors que l'encours des opérations de prêts garantis à 1 an s'est établi à 9 milliards de dirhams contre 13,5 milliards à fin décembre 2015. S'agissant du taux interbancaire moyen pondéré, il a maintenu globalement son évolution à des niveaux proches du taux directeur, s'établissant en moyenne à 2,52%, en légère hausse d'un point de base par rapport au mois de décembre 2015. Les indicateurs de la Bourse de Casablanca ont, quant à eux, quasiment stagné au cours du mois de janvier 2016. Ainsi, l'indice MASI a enregistré un léger repli de 0,3% par rapport à fin décembre 2014, alors que le MADEX a quasiment stagné, après qu'ils aient enregistré des baisses, en glissement mensuel, de 1,8% et 2,2% le mois précédent. De son côté, la capitalisation boursière a enregistré une légère baisse par rapport à fin décembre 2014 de 0,4% à 451,4 milliards de dirhams après un recul, en glissement mensuel, de 1,1% le mois dernier. Au niveau sectoriel, l'indice du secteur des télécommunications s'est apprécié, en glissement mensuel, de 3,7%, tandis que ceux des banques et du BTP ont reculé respectivement de 3,1% et 1,2%. Ces trois secteurs représentent à eux seuls 70,5% de la capitalisation boursière. Le volume global des transactions du mois de janvier 2016 a reculé, en glissement annuel, de 53,6% pour s'établir à 1,4 milliard de dirhams, dont 68,5% réalisé au niveau du marché central.