La Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) relevant du département des Finances vient de rendre publique une note de conjoncture qui rend compte d'un certain nombre d'indicateurs économiques afférents à l'exercice en cours. De ces indicateurs, tels que relatés par ladite Direction, il ressort qu'au niveau national, la conjoncture actuelle reflète une certaine poursuite du redressement de l'activité économique hors agriculture conjuguée à une bonne orientation du pouvoir d'achat des ménages. Le tout sur fond d'une bonne tenue des exportations marocaines suite à un redressement relatif de la demande étrangère adressée au Maroc et une orientation positive des activités secondaires, notamment au niveau des métiers mondiaux du Maroc. N'empêche que deux indicateurs sont à suivre de plus près. D'une part, le taux de chômage s'est accru, durant le troisième trimestre 2014, de 0,5 point comparativement au même trimestre de l'année dernière, à 9,6%. Et que par lieu de résidence, ce taux de chômage est passé de 14% à 14,5% au sein des villes et de 3,7% à 4,1% dans le milieu rural. En milieu urbain, les hausses les plus importantes du taux de chômage ont été relevées parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (+2,1 points) et les adultes âgés de 25 à 34 ans (+1,2 point) et en milieu rural, principalement, parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (+2 points). D'autre part, la consommation de ciment, qualifiée de principal baromètre du secteur des BTP, fait les frais d'une conjoncture peu porteuse. A fin novembre 2014, la consommation du ciment est en baisse de près de 6%. Et ce, au moment où la production et la consommation de l'énergie électrique se sont respectivement consolidées de 4,5% et de 4,2% en glissement annuel. En termes d'analyse sectorielle, la DEPF, rejoignant les pronostics du département de l'Agriculture, indique que les dernières précipitations augurent de bonnes perspectives pour la campagne agricole 2014/2015, notamment au niveau des cultures de printemps dont les conditions climatiques sont particulièrement favorables pour les semi-précoces et pour l'installation des céréales semi-tardives et des cultures fourragères qui auront à garantir une augmentation significative de la production fourragère et des disponibilités alimentaires pour l'élevage. La même tendance est à observer au niveau des cultures industrielles. En chiffres et de manière globale, les travaux du sol ont atteint, à aujourd'hui, 3,7 millions hectares, soit une hausse de 30% en glissement annuel et la superficie emblavée s'est établie à 3,1 millions hectares, dont 2,7 millions en céréales. Au niveau des activités industrielles, la DEPF, se basant cette fois sur les résultats de l'enquête de conjoncture de Bank Al-Maghrib en la matière, évoque un maintien de la bonne tenue de l'activité industrielle à fin octobre 2014 et précise que les industriels s'attendent à une bonne orientation de la production et des ventes dans l'ensemble des branches d'activité au titre des trois mois à venir. Au niveau des activités tertiaires, le secteur touristique maintient son évolution favorable au terme des dix premiers mois de l'année en cours. A cet effet, la DEPF indique que le nombre des arrivées touristiques s'est renforcé de 3,2% en glissement annuel, se chiffrant à plus de 8,9 millions de touristes, après une hausse de 6,8% à 8,6 millions de touristes l'an passé. Cette évolution est expliquée par la bonne tenue des arrivées des touristes étrangers (+3,7%) conjuguée à la hausse de celles des MRE de 2,7% et consolidée par le comportement favorable de la quasi-totalité des principaux marchés émetteurs. Pour ce qui est des nuitées, les chiffres communiqués évoquent un volume qui s'est renforcé de 4,4% à 17 millions de nuitées, conforté, essentiellement, par la bonne dynamique des nuitées des non-résidents (+5%), profitant à la quasi-totalité des destinations marocaines. Traitant des composantes de la demande domestique, la DEPF précise que, suite à une faible évolution des prix à la consommation (légère hausse de l'IPC de 0,4% à fin novembre en glissement annuel), la consommation des ménages maintient une tendance positive, soutenue également en cela par la bonne dynamique des différentes composantes du revenu des ménages. A ce titre, la DEPF se réfère à la reprise constatée au niveau des transferts des MRE, progressant de 1,3% à près de 54,1 milliards de dirhams à fin novembre 2014, et à la création de 141.000 postes d'emplois rémunérés au troisième trimestre de l'année 2014, après des créations de 28.000 postes au deuxième trimestre 2014 et de 90.000 postes au premier trimestre de la même année. Et ce, parallèlement au fait que l'encours des crédits à la consommation a affiché une reprise significative au cours de cette année, avec une progression de 9%, en glissement annuel, à fin octobre 2014, après une baisse de 1,2% à fin juin 2014. De leur côté, les échanges extérieurs ont été marqués, à fin novembre 2014, par l'allégement du déficit commercial de 6,8% à 170 milliards de dirhams, ainsi que par l'amélioration du taux de couverture de 3,3 points à 51,5%. Cette évolution est expliquée tant par la hausse de la valeur des exportations de 6,7% à 180,7 milliards de dirhams, que par la quasi-stagnation des importations (-0,3% à 350,7 milliards de dirhams). La hausse des exportations a profité du maintien du dynamisme des métiers mondiaux du Maroc, notamment les exportations des secteurs de l'automobile (+27,5%) et de l'électronique (+25,3%), ainsi que du bon comportement des exportations des secteurs de l'agriculture et agro-alimentaire (+4,6%) et de textile et cuir (+3,5%). Quant aux exportations de phosphates et dérivés, elles ont fini par enregistrer une quasi-stagnation par rapport à l'année précédente (-0,7%). S'agissant des importations, leur évolution s'explique par l'effet conjoint du repli de la facture énergétique de 8,3% et des importations des produits finis d'équipement de 6,1%, et de la hausse des importations des produits alimentaires de 15,6%, des produits finis de consommation de 7,8% et des produits bruts de 8,3%. S'agissant des flux financiers, la DEPF indique qu'ils ont été marqués par la hausse du flux des IDE de 10,5% à 26,1 milliards de dirhams, ainsi que par l'amélioration des transferts des MRE de 1,3% à 54,1 milliards de dirhams, tandis que les recettes voyages ont quasiment stagné (+0,2%) à 53,5 milliards de dirhams. Du coup, la situation des charges et ressources du Trésor à fin octobre 2014 fait ressortir un allégement du déficit budgétaire de 3,9 milliards de dirhams à 42,8 milliards. Cette évolution est aussi le résultat de l'amélioration des recettes ordinaires qui a été plus importante que la hausse des dépenses globales. En chiffres, les recettes ordinaires ont été réalisées à hauteur de 84,2%, totalisant 174,9 milliards de dirhams, en hausse de 6% par rapport à fin octobre 2013, en relation avec la hausse aussi bien des recettes fiscales que des recettes non fiscales. Les recettes fiscales ont augmenté de 3,5% à 146 milliards de dirhams. Ce résultat a découlé, particulièrement, de la hausse des recettes de l'IS de 7,9%, des droits d'enregistrement et de timbre de 24,8% et des TIC sur les produits énergétiques de 9%. Les recettes non fiscales se sont accrues de 23,7% à 26,6 milliards de dirhams, en relation, notamment, avec l'encaissement d'une recette de privatisation de 2 milliards de dirhams et des dons CCG de 9,7 milliards de dirhams.