Le redressement progressif de la demande étrangère adressée au Maroc continue à bénéficier positivement à l'activité économique nationale, particulièrement aux nouvelles industries naissantes (automobile, aéronautique, électronique...), comme en témoigne la performance de leur activité à l'export. C'est ce qu'affirme la DEPF (Direction des Etudes et de la Prévision Financière) dans sa note de Conjoncture, datée du mois de ce mois d'avril. Conjuguées à cette dynamique prometteuse, poursuit la même source, les perspectives favorables des activités du BTP et des activités tertiaires hors tourisme augurent d'un redressement continu des activités non agricoles en 2016. Il s'agit notamment du secteur minier, de l'industrie manufacturière et des télécommunications. Pour le secteur minier, la DEPF souligne que celui-ci aurait maintenu, après une amélioration de 3%, en glissement annuel, de son indice de production au quatrième trimestre 2015, son évolution positive au titre du premier trimestre 2016. En témoigne, entre autres, la hausse des exportations de phosphate et dérivés, en volume, de 7,3% à fin février 2016, bénéficiant de la bonne performance des expéditions de phosphate roche (+13,4%) et de l'acide phosphorique (+31,7%), atténuée, toutefois, par le recul des exportations des engrais de 11,4%. S'agissant du secteur industriel, les industriels s'attendent, pour les mois de mars, d'avril et de mai 2016, selon Bank Al-Maghrib, à une orientation globalement favorable de la production et des ventes dans l'ensemble des branches d'activité. Le secteur des télécommunications affiche, comme susdit, lui-aussi, un comportement favorable. En effet, le volume du trafic voix sortant de la téléphonie a progressé de 8,1% comparativement à fin 2014 et de 180% par rapport à fin 2010, à près de 53 milliards de minutes. Cette évolution a été portée par le renforcement du trafic voix sortant de la téléphonie mobile de 9,6%, nourri par le recul de son prix moyen de communication de 15,6% en une année et de 75,9% par rapport à fin 2010. Pour sa part, le parc de l'Internet poursuit sa croissance consolidée, en affermissement de 45,2% pour ramener son taux de pénétration au Maroc à 42,8% à fin 2015, après 30,1% à fin 2014. Sur un autre plan, le pouvoir d'achat des ménages aurait été bien orienté au premier trimestre de l'année 2016, soutenu par l'effet conjugué d'une faible évolution des prix (+0,5% à fin février 2016) et d'une amélioration des revenus. En effet, les dépenses de consommation des ménages se seraient positivement comportées, bénéficiant, notamment, des impacts positifs de la campagne agricole exceptionnelle de l'année précédente sur la consommation des ménages ruraux et de l'évolution remarquable de l'encours des crédits à la consommation (+5,2% à fin février 2016) et des transferts des marocains résidant à l'étranger (+3,9% à fin mars 2016 à près de 14,5 milliards de dirhams). Un déficit commercial de 37,3 MMDH et un déficit budgétaire de 16 milliards DH Côté commerce extérieur au premier trimestre 2016, le déficit commercial s'est aggravé de 5,5% à 37,3 milliards, tandis que le taux de couverture des importations par les exportations a légèrement diminué de 0,7 point à 60,2%. La DEPF attribue cette situation, de toute évidence, à l'augmentation de la valeur des importations (+3,5% à 93,6 milliards de dirhams) à un rythme plus important que celui des exportations (+2,2% à 56,3 milliards). S'agissant des flux financiers, ils ont été marqués par l'amélioration des recettes de voyages de 6,5% à 12,1 milliards de dirhams et des transferts des MRE de 3,9% à 14,5 milliards de dirhams, tandis que le flux des IDE a reculé de 24,4% à plus de 5,1 milliards de dirhams. Par ailleurs, la situation des charges et ressources du Trésor à fin février 2016 fait ressortir un déficit budgétaire d'environ 16 milliards de dirhams. D'autre part, la masse monétaire a augmenté, en glissement annuel, de 5,7% à fin février 2016, enregistrant une amélioration comparativement au taux enregistré le mois dernier (+4,8%) et un ralentissement comparativement à celui enregistré l'année précédente (+7,2%). Cette décélération a résulté, essentiellement, du ralentissement du rythme de progression des crédits bancaires, enregistrant une hausse, en glissement annuel, de 1,4% à 764,1 milliards de dirhams après une hausse de 4,1% l'année dernière. Au niveau du marché interbancaire, le besoin de liquidité des banques a poursuivi son atténuation au cours du premier trimestre 2016 en relation, notamment, avec la poursuite de l'impact expansif sur la liquidité induit, particulièrement, par le raffermissement des réserves de change. Dans ce contexte, Bank Al-Maghrib a poursuivi la réduction du volume de ses injections de liquidité. Ainsi, le volume moyen des avances à 7 jours sur appels d'offre a diminué pour s'établir en moyenne à 3,5 milliards de dirhams au premier trimestre 2016 après 9,4 milliards au quatrième trimestre 2015 et 18,5 milliards au troisième trimestre 2015. Au niveau de la Bourse de Casablanca, les indices MASI et MADEX, après avoir atteint de hauts niveaux le 19 février 2016, en hausse de 3,3% et 3,9% par rapport à fin décembre 2015, se sont inscrits en baisse pour atteindre de bas niveaux à fin février 2016 et enregistrer une quasi-stagnation par rapport à fin décembre 2015 (-0,2% et +0,2% respectivement). Néanmoins, au cours du mois de mars 2016, les deux indices ont regagné de nouveau un trend haussier pour atteindre leurs plus hauts niveaux du trimestre le 23 mars 2016, en hausse de 7,6% et 8,3% par rapport à fin décembre 2015 avant d'enregistrer une deuxième correction à la baisse et ramener leur performance par rapport à fin décembre 2015 à +4,5% et +4,9% à fin mars 2016. La capitalisation boursière a emprunté la même tendance. Elle a atteint son plus haut niveau du trimestre de 481,7 milliards de dirhams le 23 mars 2016 en hausse de 6,3% par rapport à fin décembre 2015, avant de s'inscrire en baisse et clôturer le trimestre à 470,4 milliards de dirhams, ramenant sa performance par rapport à fin décembre 2015 à +3,8%.