Hors agriculture, les autres secteurs de l'économie nationale se sont comportés positivement au cours de l'année 2016. C'est ce qu'affirme, en tout cas, la DEPF (Direction des Etudes et de la Prévision Financière) dans sa note de conjoncture datée de ce mois de juin, fraîchement publiée. Dans un contexte de chute de la récolte céréalière 2015-2016 (-70% par rapport à la récolte record de l'année précédente), la quasi-totalité des secteurs se sont en effet comportés favorablement au cours de l'année 2016. C'est le cas, selon la DEPF, du secteur de la pêche qui poursuit sa bonne performance à fin avril 2016, affichant une croissance consolidée des débarquements de la pêche côtière et artisanale de 45,4% en volume et de 17,8% en valeur en une année. C'est le cas aussi du secteur minier qui a débuté l'année 2016 sur une bonne dynamique. En témoigne la progression de son indice de production de 9,4% au terme du premier trimestre 2016, après une baisse de 10,9% une année auparavant. Cette progression est confirmée par la bonne tenue de la production de phosphate roche qui a augmenté de 10,2% à fin mars 2016, après s'être repliée de 12,3%. De même, l'évolution positive du secteur du BTP se poursuit à fin avril 2016, comme l'indique, entre autres, l'accroissement des ventes de ciment, principal indicateur du secteur, de 3,5% en une année, après une amélioration de 1,4% un an plus tôt. Au titre du premier trimestre 2016, le secteur manufacturier aurait affiché, lui-aussi, un comportement favorable, reflété par la progression de l'indice de la production des industries manufacturières hors raffinage de pétrole de 2,1%, en une année, en lien avec la bonne tenue de la production des industries alimentaires (+4,8%), de celle des industries chimiques(+2,3%), de celle de l'industrie automobile (+22,5%), de celle des articles d'habillement et fourrures (+3,4%) et de celle des autres produits minéraux non métalliques (+1,5%) avec une augmentation de l'indice de la production du ciment de5,9%. Durant le premier mois du deuxième trimestre 2016, l'activité du secteur aurait affiché une amélioration comparativement au mois précédent. Pour les trois prochains mois (mai, juin et juillet 2016), les industriels s'attendent globalement à une hausse de la production et des ventes dans l'ensemble des branches d'activité. Autre performance soulevée : le secteur touristique maintient une évolution favorable de ses recettes à fin avril 2016, malgré les baisses relatives enregistrées au niveau des arrivées et des nuitées réalisées, en atténuation quasi-continue des reculs de l'année précédente. Le secteur des télécommunications a affiché, quant à lui, un comportement globalement favorable au premier trimestre 2016, soutenu par le dynamisme continu du trafic voix sortant de la téléphonie (15,1 milliards de minutes, en consolidation de 17,9%, après +3,1% à fin mars 2015) et du nombre des utilisateurs de l'Internet (+40,3% à fin mars 2016, après +61,5% un an auparavant). La DEPF fait observer, d'autre part, que la consommation des ménages et l'investissement, principaux piliers de la demande intérieure, continuent de soutenir la croissance nationale au cours de l'année 2016. En témoigne la bonne dynamique de l'encours des crédits à la consommation (+4,6% à fin avril 2016) et des transferts des MRE (+4,1% à fin mai 2016), et la relative maîtrise de l'inflation. En outre, la bonne tenue des émissions d'investissement du Budget de l'Etat(+16,4% à fin avril 2016) et des importations des biens d'équipement (+19,8% à fin mai 2016) en plus de la progression des crédits à l'équipement de 4% à fin avril 2016 témoignent d'un maintien de l'effort d'investissement, affirme la DEPF. Un déficit commercial de 67,4%, et un déficit budgétaire de 21,1 milliards de DHS Les échanges extérieurs ont enregistré, à fin mai 2016, une aggravation du déficit commercial de 7,7% à 67,4%, et une baisse du taux de couverture de 1,3 point à 58,7%. Cette évolution s'explique par une augmentation, en glissement annuel, de la valeur des importations (+4,3% à 163,3 milliards de dirhams) plus importante que celle des exportations (+2% à 95,9 milliards). La bonne tenue des exportations est liée à la poursuite de la dynamique remarquable des exportations des nouveaux secteurs, notamment celles de l'automobile (+14,9%), de l'aéronautique (+10,1%) et de l'électronique (+5,4%), et à la performance positive des exportations du textile et cuir (+5%) et de l'agroalimentaire(+4,1%). En revanche, les exportations de phosphates et dérivés ont accusé un repli de 11,2%. La hausse des importations a concerné l'ensemble des groupements de produits à l'exception des produits bruts (-14,2%) et des produits énergétiques (-31,2%). S'agissant des flux financiers, les recettes de voyages se sont améliorées de 6,4% à 21,5 milliards de dirhams après avoir reflué au début de 2016. Quant aux recettes des MRE, elles continuent sur leur lancée (+4,1%) après un début d'année difficile. Les flux des IDE se sont, pour leurs parts, repliés d'environ 22,5%, se situant toujours sur leur tendance baissière. Par ailleurs, la situation des charges et ressources du Trésor à fin avril 2016 fait ressortir un déficit budgétaire de 21,1 milliards de dirhams. Compte tenu de l'excédent du solde des comptes spéciaux du Trésor de 5,4 milliards de dirhams, cette évolution a résulté de la hausse des dépenses globales à un rythme plus important que celui des recettes ordinaires. Ces dernières ont augmenté, en glissement annuel, de 3,4% à 71 milliards de dirhams. S'agissant des dépenses ordinaires, elles ont été exécutées à hauteur de 34,5% et ont augmenté de 3,1% à 73,4 milliards de dirhams. Cette évolution s'explique par la hausse des dépenses de biens et services et des charges en intérêt de la dette respectivement de 5% et 9,6% à 57,1 et 12,6milliards de dirhams, atténuée par le repli des charges de compensation de 30,4% à 3,7 milliards de dirhams. De leur côté, les dépenses d'investissement ont augmenté de 16,4% à 24,1 milliards et ont été concrétisées à hauteur de 45,4%. Baisse du TIMP, et contre-performance des indices MASI et MADEX Au niveau du marché interbancaire, la DEPF fait observer que la situation de la liquidité bancaire a poursuivi son amélioration au cours du mois de mai2016 en relation, notamment, avec la poursuite de l'impact expansif sur la liquidité induit, particulièrement, par le raffermissement des réserves Internationales nettes. De ce fait, Bank Al-Maghrib a cessé, depuis la dernière semaine du mois de mars, de servir les banques à travers les avances à 7 jours sur appels d'offre. L'encours des opérations de prêts garantis à 1 an, quant-à-lui, s'est établi à 6 milliards de dirhams à fin mai 2016. S'agissant du taux interbancaire moyen pondéré (TIMP), il a poursuivi son repli au-dessous du taux directeur de 2,25%. En moyenne, il s'est établi à 2,07%, en baisse de 12pb par rapport au mois précédent. Sur le marché boursier, les indices MASI et MADEX ont reculé respectivement de 2,2% et 2,4% par rapport à fin avril 2016, ramenant leurs performances par rapport à fin décembre 2015 à +9,3% et +9,8% après +11,8% et +12,5% à fin avril 2016. Au niveau sectoriel, la baisse a concerné, les indices des secteurs à capitalisation importante, notamment, les banques(-1,4%), les télécommunications (-7,2%), le BTP (-3,1%), l'agroalimentaire (1,8%) et l'immobilier (-2,3%). De son côté, la capitalisation boursière s'est repliée par rapport à fin avril 2016 de 2,4% pour s'établir à 490,6 milliards de dirhams, toutefois, elle demeure en hausse par rapport à fin décembre 2015 de 8,2% après une augmentation de 10,9% à fin avril 2016. S'agissant du volume global des transactions réalisé au titre du mois de mai 2016, il a augmenté, en glissement mensuel, de 24,2% à 3,7 milliards de dirhams, dont 82,4% réalisé au niveau du marché central.