Profitant de la conjoncture que traversent les relations maroco-européennes aujourd'hui, les instigateurs algériens de cette nouvelle campagne font jouer, sans scrupule, la carte du gaz pour contraindre l'UE à reconsidérer ses alliances stratégiques au péril de sa sécurité et de sa crédibilité. Après avoir fait avaler des couleuvres au tribunal de justice européenne en lui faisant croire l'existence d'une entité fantoche qu'elle a elle-même créée, voilà que l'Algérie, à la faveur de ses obligés et de ses taupes infiltrés dans les institutions européennes, se livre à une course effrénée dans le cadre de son activisme anti-marocain, pour proposer ses services comme interlocuteur privilégié de l'UE. A croire à quel point le lobbying algérien est dangereux. Le député européen Gilles Pargneaux avait d'ailleurs mis en garde contre cet activisme particulièrement nuisible, en faisant observer que ces dernières années ont révélé à plusieurs reprises l'ampleur du 'lobbying mensonger'' que mènent l'Algérie et le polisario auprès des institutions européennes. Un activisme qu'Alger met à profit pour détourner l'attention de l'opinion publique sur la situation qui prévaut dans le pays, décriée d'ailleurs dans plusieurs rapports européens. Pour rappel, le Parlement européen avait adopté, en avril dernier, une résolution dans laquelle il dénonce l'incarcération des travailleurs et des militants des droits de l'Homme en Algérie. La même résolution souligne que la Commission européenne s'inquiète du manque d'indépendance de la justice et de la détérioration de la situation en ce qui concerne la liberté de réunion, d'association et d'expression dans ce pays. Cette situation a été également dénoncée par nombreux organismes internationaux dont l'Organisation internationale du Travail (OIT), Amnesty international, la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et d'autres ONGs. Dans un communiqué rendu public récemment, le réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme dénonce 'les violations répétées à la liberté de réunion et de manifestation en Algérie et l'interdiction des activités des organisations de défense des droits humains''. Cette organisation européenne condamne le fait que les autorités algériennes ne délivrent jamais d'autorisation de réunion aux organisations de défense des droits humains, et encore moins de rassemblements revendicatifs sur la voie publique. Elle rappelle que le 9 décembre dernier, Journée internationale de lutte contre la corruption, une conférence de l'Association algérienne contre la corruption a été interdite. Idem pour un rassemblement des familles des victimes des disparitions forcées, organisé le 10 décembre dernier et qui a été réprimé par les forces de l'ordre qui ont procédé à plusieurs arrestations. Le réseau euro-méditerranéen rappelle aussi que plusieurs rassemblements syndicaux ont été dispersés par la force et des militants arrêtés, comme à Bouira le 1er décembre, sans compter les événements de la wilaya de Ghardaia mise à feu et à sang par la sécurité algérienne et les arrestations arbitraires qui s'en sont suivies. La FIDH a d'ailleurs dénoncé, à l'occasion, 'les graves violations des droits humains commises par les autorités algériennes''. A ce palmarès s'ajoute la persistance d'Alger à soutenir financièrement et militairement, le polisario, une milice armée constituée de mercenaires aux accointances avérées avec les groupes terroristes qui opèrent au Sahel, sans oublier le détournement de l'aide humanitaire européenne destinées aux séquestrés de Tindouf, orchestré sous le commandement de l'Algérie et qui a été révélé dans un rapport circonstancié de l'Office européen de lutte anti-fraude (OLAF). Tous ces éléments ont bien entendu été éludés par 'The Parliement'', mais ont surtout échappé aux responsables et députés européens qui ne semblent visiblement pas incommodés par l'odeur du gaz algérien ou ne veulent tout simplement rien entendre.